Le pont Champlain dans un état de détérioration important
Un rapport de la Société des ponts fédéraux obtenu par Le Journal de Montréal a révélé que près des deux tiers des poutres de rive qui soutiennent le pont Champlain sont extrêmement endommagées et ont reçu la pire note possible lors de leur dernière évaluation.
Le rapport d’inspection effectué par la firme AECOM a confirmé que sept poutres centrales ainsi que 68 des 100 poutres de rive ont une cote de comportement de 1, représentant la plus faible cote sur une échelle de quatre.
Pour le reste, 18 poutres obtiennent la cote 2, dix poutres, la cote 3 et seulement 11 poutres ont la meilleure cote, soit 4.
D’après le Le Journal de Montréal, la société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain incorporée (PJCCI) «savait que plusieurs poutres de rive présentaient des faiblesses et c’est pourquoi elle a commandé cette inspection qui a été réalisée d’octobre 2013 à mai 2014».
Problème d’usure
Or, Glen Patrick Carlin, premier dirigeant de la PJCCI, se voulait rassurant le mois dernier lors du point de presse de la société. «Essentiellement, le pont se comporte correctement, en sachant que les poutres sont dans un état de détérioration continue. Notre défi est de garder le pont Champlain sécuritaire jusqu’à ce que le nouveau pont Champlain soit opérationnel, qui sera en décembre 2018.»
Pour régler le problème d’usure, la PJCCI avait affirmé le 28 avril dernier qu’on installerait un total de 36 treillis cette année.
Glen Patrick Carlin avait alors expliqué que «chaque fois que l’on installe un treillis, on vient de gérer le risque. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de risque parce qu’on met des treillis, mais on y va avec la meilleure de nos connaissances».
Respirateur artificiel
En décembre 2014, TC Media rapportait dans ses pages que Glen Patrick Carlin avouait que le pont Champlain se trouvait sur un «respirateur artificiel».
M. Carlin avait alors confirmé que «le pont se dégrade à un rythme exponentiel» et que la PJCCI doit augmenter le budget d’entretien de 10M$ par rapport à celui de l’année dernière.
D’ailleurs, plusieurs inspections ont montré au cours des dernières années que l’état du pont Champlain se détériorait. Les effets de la corrosion qui affectent la structure seraient principalement causés par le sel.
Super poutre
À l’automne 2013, une inspection avec révélé des fissures importantes sur une poutre. À la suite de cette découverte, une super-poutre avait été installée quelques semaines plus tard.
En 2014, TC Media, expliquait que «dans la dernière année, la PJCCI a remplacé huit joints de dilatation – soit le double qu’en 2013, a refait le pavage et posé une membrane d’étanchéité dans la voie d’extrême droite, ainsi que la pose et le retrait de la super poutre».
Récemment, le directeur principal du Transfert corridor Champlain, François Demers, a promis que l’installation d’une super-poutre comme dans le passé ne se reproduirait pas, et ce, malgré que le dernier rapport ait démontré la détérioration importante et évidente des poutres.