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Parc-Extension: toujours pas de travaux dans des logements insalubres

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Malgré un avis de détérioration et plus de 100 000$ d’amendes et de pénalités, le propriétaire du 783-785, avenue Ball et 7911, avenue Outremont n’a toujours pas effectué les travaux de son immeuble de Parc-Extension. Une situation qui ne saurait durer éternellement, affirme la mairesse d’arrondissement.

Moisissures, vermines, trous dans les plafonds, infiltration d’eau, fenêtres cassées, pour le rendre habitable, l’immeuble doit être rénové de fond en comble. Vacant depuis 2012, pour cause d’insalubrité, l’avenir du bâtiment est toujours incertain.

«Ma patience a des limites. Si rien n’avance dans ce dossier, l’arrondissement pourrait prendre des actions contre le propriétaire, comme l’expropriation», lance Anie Samson, également responsable de la sécurité publique et des services aux citoyens au comité exécutif de Montréal.

Au cours des dernières années, l’arrondissement s’était penché sur la possibilité d’acquérir le bâtiment. Après des travaux, l’immeuble aurait accueilli des logements sociaux, tels qu’une coopérative d’habitation, un élément en grande demande dans ce quartier reconnu comme l’un des plus pauvres du Canada. Toutefois, il a renoncé à cette idée, au grand désespoir du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE).

«Pour le moment, nous n’avons pas encore les moyens de faire changer les choses dans ce dossier. Il faut remettre la saisie de la bâtisse à l’ordre du jour», affirme André Trépanier, responsable des droits des locataires au CAPE.

«Nous ne voulons pas créer un précédent dans le cas des mauvais propriétaires, répond la mairesse. Nous voulons éviter de lancer le message que s’ils ne font rien, l’arrondissement va reprendre l’immeuble et effectuer lui-même les travaux.»

Sans une action du gouvernement, ces 15 logements resteront barricadés jusqu’à ce que les travaux soient réalisés.

«M. Giambattista n’a pas le droit de louer ses logements tant que l’immeuble est considéré comme insalubre. C’est l’arrondissement qui a les clés et nous l’attendons de pied ferme», indique Mme Samson.

Trois ans de lutte

L’immeuble, situé à l’angle des avenues Ball et d’Outremont, a été évacué en 2012, après que l’endroit ait été jugé insalubre pour y vivre.

«Tout était pourri. Les balcons risquaient de s’effondrer si ont y marchait, il y avait de l’eau dans les murs et la présence de vermines. Il y avait des trous un peu partout», se rappelle M. Trépanier.

L’inspecteur de l’arrondissement a remis un document de 41 pages comprenant les travaux à effectuer dans les 15 logements de l’immeuble et des amendes totalisant 87 103$, qui ont été payées. Devant l’inaction du propriétaire pour ce qui est des travaux, l’arrondissement a procédé à l’évacuation totale des lieux.

Certains locataires ont ensuite intenté des poursuites contre le propriétaire à la Régie du logement. Ils se sont partagés plus de 35 000$ de dommages et intérêt. Toutefois, quelques-uns d’entre eux n’ont pas encore reçu leur argent.

En 2013, la ville-centre a émis un avis de détérioration contre l’immeuble, ce qui oblige le propriétaire ou le futur acheteur à effectuer les travaux avant de pouvoir y louer un logement.

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