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La liberté d’expression

Photo: Adam Boualia/monscoop@journalmetro.com

Winston Churchill a déjà dit que «la démocratie est le pire des systèmes de gouvernements, à l’exception de tous les autres». Par cette phrase, le plus important homme d’État britannique du XXe siècle voulait nous faire penser à l’alternative: la dictature, sous une forme ou une autre. Ayant été premier ministre pendant la Deuxième Guerre mondiale, il comprenait que la démocratie, même la plus ancienne des temps modernes, est fragile; qu’il faut se battre pour elle tous les jours.

Parfois avec un fusil. Parfois avec une plume (ou un clavier). Parfois avec ses pieds. Parfois avec une casserole.

La démocratie repose sur trois grands axes: un gouvernement élu par la population, un système de justice indépendant et des médias libres. Ce dernier maillon est essentiel. À quoi bon le droit de vote si on ne sait pas vraiment pour qui on vote! Le citoyen doit être informé objectivement. Si les médias sont bâillonnés ou contrôlés par le parti au pouvoir, le droit de vote ne vaut plus rien.

Or, la liberté d’expression est la condition essentielle des médias libres. Liberté d’expression, bien sûr, pour ces médias, mais aussi pour les citoyens. Si les citoyens n’ont pas le droit de parler, le journaliste va rapporter quoi au juste?

Le citoyen s’exprime de plusieurs façons. Il peut écrire. Il peut se réunir pour en discuter avec des concitoyens. Il peut aussi manifester pour défendre ses idées sur la place publique.

Mais dans les faits, on sait bien qu’avec 8 millions de citoyens, la démocratie à l’échelle d’une province comme le Québec, ne s’exerce pas seulement d’un citoyen à l’autre. Ceux-ci se regroupent au sein d’associations pour défendre l’environnement, protéger leurs droits comme consommateurs, négocier leurs conditions de salaires ou… défendre leurs droits comme étudiants. C’est pourquoi les chartes québécoise et canadienne garantissent toutes deux les droits de réunion et d’association.

À mon humble avis, ce sont ces droits qui sont le plus brimés par la loi 78 du gouvernement Charest. Cette loi a pour effet, à toute fin pratique, de mettre fin aux associations étudiantes telles qu’on les connaît. Si on appliquait la loi, ces associations seraient réduites à organiser… des fêtes de fin de session.

Pourquoi les gens tapent sur les casseroles? Parce que si on peut anéantir les associations étudiantes lorsqu’elles ne font pas l’affaire du gouvernement, on peut frapper sur n’importe quel groupe qui parle trop fort. Les comités logement? Les groupes de femmes? Les associations de l’Âge d’or? Les groupes écolos? Si on laisse passer la loi 78, la cause que vous soutenez pourrait être la prochaine cible du gouvernement.

Voilà pourquoi Équiterre, Amnestie internationale et une foule d’autres groupes se sont portés requérants aux côtés des associations étudiantes pour demander à la cour d’invalider la loi 78.

Vous savez, un droit c’est comme un muscle, si on ne l’exerce pas, il devient flasque et, un jour, comme ça, il disparaît.

Allez! Tapez sur vos casseroles. Exercez votre droit de libre expression. Exercez-le pour ne pas le perdre. Exercez-le pour que vos enfants ne le perdent pas.

Allez! Tapez! Ça fait du bien!

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