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Perquisition de l’UPAC chez l’ex-maire Gérald Tremblay

Photo: Mario Beauregard

Une semaine après les perquisitions effectuées aux résidences privées d’anciens élus montréalais et de l’actuel maire de Lachine, Claude Dauphin, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a débarqué mercredi au domicile de l’ancien maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Une dizaine de policiers ont fouillé la maison de M. Tremblay de la rue Stuart, à Outremont, de même que son chalet de Saint-Hyppolyte. Aucune arrestation n’a été faite.

Gérald Tremblay a clamé son innocence en entrevue à TVA Nouvelles. «Si la justice existe encore dans ce monde, peut-être qu’un jour elle sera rendue et c’est avec plaisir qu’à ce moment-là j’expliquerai ce qui s’est passé», a-t-il dit, sans vouloir commenter les perquisitions de l’UPAC. Il a déploré «l’acharnement médiatique» dont il dit être victime.

C’est la huitième perquisition que l’UPAC effectue ce mois-ci. Les entreprises Dessau, Groupe SM, BPR, LBHA et Morrow Coommunications ont entre autres reçu la visite des policiers au cours des dernières semaines, de même que l’hôtel de ville de Lachine.

Cette nouvelle sortie des policiers serait aussi liée au scandale des compteurs d’eau. En 2007, l’administration municipale dirigée par le maire Tremblay a octroyé un contrat de 355M$ au consortium GÉNIeau, composé de Simard-Beaudry et Dessau, pour la fourniture de compteurs d’eau destinés aux industries, aux commerces et aux institutions et de mécanismes d’optimisation du réseau de l’eau.

Le vérificateur général, Jacques Bergeron, avait relevé en 2009 plusieurs irrégularités dans le processus d’octroi de ce contrat. «Trop vite, trop gros, trop cher», avait-il dit M. Bergeron.

Une enquête a de plus démontré que le président du comité exécutif de l’époque, Frank Zampino, avait séjourné sur le yacht du magnat de la construction, Tony Accurso, pendant la publication de l’appel d’offres. M. Accurso possédait notamment l’entreprise Simard-Beaudry. Le contrat des compteurs d’eau a été suspendu puis annulé par l’ex-maire Tremblay en 2009.

Devant la commission Charbonneau, Gérald Tremblay a indiqué qu’il ignorait les liens entre son bras droit, Frank Zampino, et M. Accurso. «S’il m’avait dit qu’il allait sur le Touch de Tony Accurso, il n’était plus président du comité exécutif», a-il déclaré. Il a avoué avoir renvoyé le directeur général, Robert Abdallah, parce qu’il entretenait des liens étroits avec l’homme d’affaires.

Plus d’un an après son passage devant les commissaires, l’ex-maire de Montréal a accordé une entrevue à Radio Ville-Marie au cours de laquelle il a confié avoir été «trahi» par une personne de son entourage. «Quand on est abandonné par des personnes avec lesquelles on a travaillé ou qu’on a côtoyées pendant 25 ans, et qu’il n’y a pas de compassion, pas de reconnaissance, rien, c’est ça que j’ai trouvé difficile, avait-il affirmé. Mais indépendamment de ça, moi j’ai tourné la page. Ça me donne quoi de me faire du mal avec ça?»

Projet Montréal n’a pas été surpris que l’UPAC perquisitionne le domicile de l’ancien maire de Montréal. «C’est difficile de croire qu’il n’était pas au courant de ce qui se passait quand on connait la vie quotidienne à l’hôtel de ville», a dit la conseillère du Vieux-Rosemont, Érika Duchesne. Cette dernière croit qu’il y a toujours des risques de corruption à Montréal puisqu’il n’y a pas encore eu de condamnation. Projet Montréal, qui suit de très près l’enquête sur les compteurs d’eau, pense qu’il est encore possible que des élus montréalais reçoivent la visite des policiers.

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