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Le bras de fer se poursuit entre L’Île-Bizard et Montréal

Photo: TC Media / Keith McAuliffe

Le maire Normand Marinacci tente d’empêcher l’enquête de la Ville de Montréal menée sur les agissements de la directrice générale par intérim de l’arrondissement Île-Bizard – Sainte-Geneviève, Nancy Bergeron, qui est accusée de menace et d’intimidation par les cols blancs.

«Madame Bergeron intimide, crie, blasphème, menace les employés qui travaillent à l’arrondissement pouvant même jusqu’à les faire pleurer parfois. Sous sa direction, elle méprise les employés, sinon les dénigre ou pire, les ignore», écrit Alain Fugère, le président du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SFMM) dans une lettre du 30 juin adressée au directeur des relations de travail et du soutien-conseil à la gestion, Danny Boudreault.

Depuis près de deux ans, le climat de travail à l’arrondissement se dégrade à tel point qu’il y a eu plusieurs départs successifs comme le rapportait TC Media en mai dernier.

«Les gens ont peur d’aller voir M Marinnacci, tout comme ils ont peur d’aller voir Mme Bergeron qui démontre de l’incivilité, confie sous le couvert de l’anonymat un ancien employé de l’arrondissement. Je ne suis pas le plus touché, mais des employés qui pleurent ou qui quitte en congé de maladie à cause d’elle, j’en ai vu».

«C’est un véritable drame humain, nous dit Éric Dugas, conseiller de l’Équipe Coderre joint par téléphone. Je compte jusqu’à 32 ou 33 départs, certains volontaires par écœurement, d’autres à la retraite, en plus des congédiements. C’est plus de 25% des employés qui sont partis.»

Le contrôleur général de Montréal, Alain Bond, a même fait appel à un psychologue du travail pour «faire urgemment un examen de la situation actuelle», explique-t-il dans une lettre adressée à M. Marinacci, le 7 juillet, dont TC Media a obtenu copie.

Jeux de pouvoir
La nomination en octobre 2014 de Mme Bergeron avait notamment créé un différend entre la Ville de Montréal et l’arrondissement, alors que le directeur général Alain Marcoux, s’y était opposé, soutenant qu’elle ne possédait pas les exigences requises pour accéder à un poste de cadre.

Une histoire de faux frais de déplacement réclamés aux contremaîtres de l’arrondissement avait également fait l’objet d’une première enquête du contrôleur général de Montréal. Le maire avait alors refusé de collaborer avec Montréal. Il disait lors d’une séance publique du conseil de février vouloir se battre pour garder ses pouvoirs alors que Montréal tentait de les réduire à néant.

M. Marinacci ne reconnaît toujours pas l’autorité du contrôleur en commandant sa propre enquête sur les agissements de Mme Bergeron. Il a fait appel à la firme d’avocats Casavant Mercier pour bloquer l’enquête de la Ville-centre.

«Je n’aime pas ça que quelqu’un vienne jouer dans mes plates-bandes, c’est ma juridiction», a-t-il rétorqué lors du conseil du 6 août.

Exigences
Monsieur Marinacci déplore même dans un communiqué du 15 juillet, adressé aux employés cols blancs et cadres de L’Île-Bizard, le refus du syndicat de collaborer à «la seule [enquête] légale et valable que reconnaîtra l’arrondissement».

Dans un deuxième communiqué, il exige que les employés et les cols blancs témoignent en dehors de leurs heures de travail, tout en avisant leur supérieur immédiat, en l’occurrence Nancy Bergeron.

«Si ce n’est pas de l’intimidation, je ne sais pas ce que c’est», déplore le conseiller Dugas.

Le syndicat s’est donc tourné vers la Ville-centre, qui assume les frais versés aux employés lorsqu’ils témoignent durant leurs heures de travail.

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