Des antennes installées sans permis par TELUS
Deux antennes de télécommunication de la compagnie TELUS auraient été installées sans autorisation sur le toit de l’église arménienne St-Grégoire, située sur l’avenue Stuart à Outremont, la semaine dernière.
«Des avis et des constats ont été signifiés à TELUS par le Service de l’aménagement urbain et du patrimoine d’Outremont», soutient Sylvain Leclerc, responsable des communications à l’arrondissement.
La compagnie de télécommunication avait un permis autorisant l’installation de deux antennes dans le clocher de l’église, mais elle en aurait plutôt installé quatre.
«Même si nous avions l’aval d’Industrie Canada, aussitôt que l’arrondissement nous a fait part de ses inquiétudes, nous avons mis le projet sur la glace, soutient Jacinthe Beaulieu, des relations médias de TELUS. Il y a de l’équipement en place, mais il n’est pas en fonction.»
Industrie Canada est notamment responsable de l’approbation des installations de radiocommunications. TELUS assure que toutes ses installations répondent aux normes du Code de Sécurité 6 de Santé Canada qui déterminent les limites d’exposition humaine aux champs de radiofréquences électromagnétiques.
Deux antennes permises
Ce n’est pas la première fois que TELUS fait parler d’elle dans ce dossier.
À l’été 2014, la salle de télécommunication visant à accueillir les antennes avait été construite sans permis dans le clocher. La Ville de Montréal avait déposé une requête en injonction pour stopper les travaux en juin. La Ville a obtenu gain de cause.
En décembre, les élues d’Outremont se prononçaient en faveur de l’installation de deux antennes pointant vers le mont Royal et contre l’installation des deux autres qui pointaient vers un immeuble à condos de l’avenue Bernard craignant pour la santé des résidents.
Pour que les deux autres antennes soient acceptées, TELUS devait procéder à un processus de consultation publique, tel qu’établi par Industrie Canada et/ou déposer les documents nécessaires afin de répondre aux préoccupations du conseil.
La conseillère Céline Forget soutient que les documents ont été reçus, mais que l’arrondissement ne peut les rendre publics. «Les antennes sont tellement proches du bâtiment adjacent que TELUS a le devoir de venir s’expliquer aux citoyens. L’information doit leur être relayée», dénonce-t-elle.
Dix-neuf appartements se trouvent dans l’immeuble voisin, situé sur l’avenue Bernard, dont tous les résidents craignent les incidences des ondes.
«Au-delà des nuisances sonores et de l’impact négatif sur la valeur des appartements, nous nous inquiétons pour notre santé, déclare Félix Deconinck, résident de l’immeuble voisin, le 1425 avenue Bernard Ouest. Et nous avons raison de nous inquiéter quand des acteurs comme TELUS refuse de dévoiler les résultats des études qu’ils ont réalisées.»
Questionné à ce sujet, TELUS indique que son rapport a déjà été partagé aux instances appropriées et qu’il demeure confidentiel en raison de la teneur de son «information concurrentielle».