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Échangeur Turcot: les faucons devront déménager

Photo: Depositphotos

Le couple de faucons pèlerins qui niche sous l’échangeur Turcot devra se trouver une nouvelle demeure puisque le nichoir installé en 2012 par le ministère des Transports du Québec (MTQ) sera démoli.

Le fauconnier Dan Paradis ne craint toutefois pas pour l’avenir des oiseaux. «Selon mon expérience et mes observations, le faucon finit par s’adapter. Ils vont s’adapter», affirme celui qui possède des oiseaux de proie depuis 1983, dont deux couples de faucons pèlerins.

Le nichoir utilisé par le couple Algo et Poly, qui a eu une portée de deux fauconneaux en mai 2015, a été construit et installé au coût de 3100$ sur un pilier de la bretelle qui relie l’autoroute 20 Est à l’autoroute 15 Sud. Mais cette voie sera démolie dans le cadre du projet de reconstruction de l’échangeur.

Fauconnier au Centre de Fauconnerie Autourserie du Québec, Dan Paradis explique qu’à partir du moment où leur site de nidification n’est plus viable, qu’il est menacé, les oiseaux s’installent tout simplement ailleurs. «Ne vous inquiétez pas. L’instinct de survie va embarquer. Quand le couple est perturbé, il refait son nid dans un autre secteur», précise ce spécialiste de la région de Québec.

Les oiseaux, dont les falaises constituent l’habitat naturel, d’où leur attrait pour les structures élevées de l’échangeur, pourraient rester dans les environs. «C’est un oiseau territorial. Plus c’est près de l’ancien site mieux c’est», note Gilles Gauthier, professeur au département de biologie de l’Université Laval.

112 854$ pour les surveiller
Le MTQ documente depuis 2011 la présence des faucons utilisant les structures de l’échangeur pour faire leur nid. Le ministère a pris des mesures pour assurer la protection de ces rapaces, une espèce désignée «vulnérable» au Québec.

En plus de la construction du nichoir, il a octroyé en 2011 et 2013 deux contrats totalisant 112 854$ à la firme Services Environnementaux Faucon pour assurer, entre autres, le suivi durant la saison de nidification. Le second contrat s’étendait jusqu’à l’année 2015. Le MTQ a indiqué qu’il n’accordera pas de nouveau contrat.

En Amérique du Nord, le nombre de faucons pèlerins a connu un important déclin à partir de la fin des années 1940 en raison de l’utilisation d’un pesticide, le DDT. «Cela a eu des effets négatifs sur la reproduction», souligne le professeur Gauthier. Son interdiction au Canada en 1972 et la mise en place de programmes de repeuplement ont depuis contribué à l’amélioration de la situation du faucon pèlerin. Les inventaires effectués à tous les cinq ans depuis 1980 révèlent une augmentation de la population nichant dans le sud du Québec – au sud du 49e parallèle.

En 2010, la présence d’un couple de faucons a été signalée dans 98 des 134 territoires de nidification retenus pour l’inventaire. Il s’agissait d’une hausse de 74% par rapport au décompte de 2005. De plus, au moins un adulte a été observé dans 16 autres territoires. Un nouvel inventaire est prévu cette année.

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