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CIBL ne quittera pas le FM, assure son directeur

Photo: Chantal Levesque/Métro

Le nouveau directeur général de la radio CIBL assure qu’il n’a pas l’intention de laisser la station quitter la bande FM, mais CIBL devra peut-être se départir d’une partie de l’immeuble 2-22 dont il est copropriétaire pour venir à bout de ses problèmes financiers.

La station de radio communautaire montréalaise CIBL 101,5 lançait en novembre dernier une campagne de socio-financement pour éponger sa dette de 200 000$. Elle peinait à l,époque à payer ses employés. Pour se relever, elle n’écartait pas la possibilité de délaisser la bande FM.

Le directeur général de l’époque n’est plus à l’emploi de la radio depuis le mois de janvier. C’est aujourd’hui Arnaud Larsonneur qui prend le relais. «Quand j’ai lu les articles en janvier dernier où on envisageait l’arrêt de diffusion sur la bande FM, mon sang n’a fait qu’un tour, a-t-il lancé en entrevue avec Métro. Avoir la chance de jouir d’une licence, c’est précieux, il ne faut pas laisser tomber ça.» Quelques jours plus tard, il entrait en contact avec les membres du conseil d’administration de CIBL, qui l’ont encouragé à poser sa candidature au poste de directeur.

Comptant à son actif 8 ans d’expérience en radio et 5 ans à la télé française, M. Larsonneur est arrivé de Paris avec sa famille en août dernier, attiré d’abord par le Québec. «On avait ce projet, avec mon amoureuse et mes enfants depuis plusieurs années, on avait envie de changer d’air. Le Québec, c’est une province très attirante et on s’y plait bien», confie-t-il.

Fraîchement entré en poste à CIBL il y a trois jours, il assure que la station «n’a pas la vocation de quitter la bande FM, parce qu’il y a encore des gens qui l’écoutent dans la salle de bain, dans la cuisine, dans la voiture. Mais la diffusion web est naturelle, nuance-t-il, puisque les gens sont sur l’internet, écoutent ce qu’ils veulent quand ils veulent.»

Que faire alors pour remédier aux problèmes financiers? «Pour avoir vu d’autres radios en difficulté, la situation n’est pas si terrible. On a aujourd’hui des revenus qui sont plus élevés que nos dépenses. C’est très récent, très fragile aussi», observe le directeur. Certains annonceurs ont peut-être été effrayés par les dernières nouvelles peu réjouissantes, dit-il, mais il croit maintenant important de les rassurer.

Arnaud Larsonneur n’exclut toutefois pas de se départir d’une partie de ses locaux sis au 2-22, coin Sainte-Catherine et Saint-Laurent, dont CIBL est copropriétaire, afin de vivre «selon ses moyens». «On a beaucoup de place, probablement un peu trop. Je pense que ça peut intéresser beaucoup de gens, de venir s’installer ici, avec nous et d’autres sociétés qui travaillent dans le bâtiment.»

Le DG estime que «l’essentiel des coupes [dans le personnel] a été fait» et croit que la clé consiste maintenant à aller chercher plus d’auditeurs en «innovant sur le format, l’angle». «Un magazine comme Urbania, c’est inspirant pour moi. Je souhaiterais beaucoup qu’on arrive à se rapprocher des gens qui font ce magazine, faire des choses avec eux», avance-t-il.

«À nous de prouver qu’on est innovant sur le format, qu’on est capable de nous renouveler sur les contenus.» – Arnaud Larsonneur, nouveau directeur général de la radio CIBL

Il croit que la radio n’a pas encore fait la «mutation» que ces médias ont dû faire, pour se réinventer, adapter leur format pour rejoindre le public. «Et c’est le moment, et CIBL est tout désigné pour le faire», dit-il.

M. Larsonneur louange les bénévoles de cette station, qu’il qualifie de «passionnés, engagés». «Le fond est bon. La forme doit changer», dit-il, sans donner plus de détails.

Et tant qu’à faire connaitre depuis plusieurs années des artistes d’ici, pourquoi CIBL ne coproduirait leurs albums et leur création, dit il.

«CIBL a fait connaitre des artistes, mais les a laissé à eux-mêmes dès l’instant où ils ont eu du succès, pensant qu’on n’avait plus de raison de les suivre, rappelle-t-il. Il n’y a pas de raison qu’on ne les accompagne pas plus loin, en dehors des frontières, même.»

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