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Des malaises au SPVM ont mené à la restructuration des communications

Photo: Chantal Levesque/Métro

Détérioration du climat de travail et manque de vision : des documents internes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) permettent d’en savoir un peu plus sur ce qui a mené à la réorganisation de son service des communications.

Métro a pu obtenir le résultat d’une étude d’un mois réalisée par le SPVM sur son service des communications. Le document lourdement caviardé, obtenu en vertu d’une demande d’accès à l’information, fait état, entre autres, d’un climat de travail difficile et «d’irritants» qui ont «eu un effet démobilisant et ont beaucoup fragilisé l’équipe».

Selon l’assistant-directeur du SPVM, Jean-Ernest Célestin, ce rapport a mené directement à la restructuration du service des communications et à son intégration sous l’autorité du directeur du SPVM, Philippe Pichet.

«En lien avec tout ce qui est climat de travail, c’est sûr qu’il y a eu des démarches, et nous, devant la perception des gens et ce que les gens vivaient, on a pris des mesures, a-t-il affirmé. On a pris en compte [ce qu’ils disaient]. C’était une des étapes qu’on a mis en place pour regarder ce qu’on pouvait faire pour améliorer le service.»

Il n’a par contre pas voulu préciser quels étaient les «irritants» mentionnés dans le rapport, par respect pour certaines personnes encore en poste au sein de l’équipe.

«On peut comprendre la perception des gens. Mais la réalité est que le directeur du service est autonome dans la gestion des communications. […] C’est vraiment une autonomie pure et simple du SPVM.» –Jean-Ernest Célestin, assistant-directeur du SPVM

Le rapport indique aussi que le volume de travail confié à l’équipe des communications était «beaucoup trop grand pour [sa] capacité».

Le SPVM affirme avoir mis en place des stratégies pour améliorer l’efficacité de l’équipe. «La préoccupation du directeur [Pichet], c’est de répondre aux demandes qu’on reçoit. On reçoit plus de 20 000 demandes par année au SPVM. C’est énorme», fait savoir M. Célestin.

Il est impossible de savoir si le rapport a directement mené au départ de l’ancien responsable des communications Ian Lafrenière. La plupart des recommandations relatives à l’avenir du département dans le rapport ont été entièrement caviardées avant d’être remises à Métro.

Deux autres parties du rapport portant sur la «présentation des scénarios» et sur les «prochaines étapes» sont aussi absentes des pages obtenues par Métro. Le SPVM a jugé qu’il ne devait pas transmettre ces renseignements.

Au moment d’annoncer la restructuration, au début juin, le commandant Pichet avait déclaré avoir fait affaire avec une firme externe pour évaluer le service des communications, mais il avait été jusqu’ici impossible de connaître les détails de cette évaluation.

Au terme d’une rencontre avec les membres du service des communications, on a constaté que ceux-ci «ne se retrouvent» pas dans la structure du SPVM, et que l’équipe n’a donc «pas de vision des projets et [des] priorités» du SPVM, mentionne le rapport obtenu grâce la Loi d’accès à l’information.

Le SPVM a passé un mois à étudier le service des communications, menant entre autres des entrevues avec ses employés. Un sondage a aussi été réalisé auprès d’autres employés du SPVM.

Ce sondage a permis de déterminer qu’il y avait une «perception d’ingérence du politique dans les dossiers du SPVM nuisible pour les policiers» chez les employés du SPVM, rapportent les documents obtenus par Métro.

«On peut comprendre la perception des gens. Mais la réalité est que le directeur du service est autonome dans la gestion des communications, avance M. Célestin. La gestion des communications, c’est vraiment une autonomie pure et simple au sein du SPVM.»

Rencontre
Ces observations ont mené à la tenue d’un lac-à-l’épaule avec plusieurs cadres du SPVM dans le but de «trouver des solutions» pour permettre au service de «répondre aux besoins des clients».

  • Il est impossible pour le moment de connaître la teneur des discussions qui ont eu lieu lors de cette rencontre, la partie sur le lac-à-l’épaule étant absente des documents remis à Métro.
  • Le nom du commandant Lafrenière, à l’époque responsable des communications, n’apparaît pas sur la liste des personnes présentes à cette rencontre.
  • M. Célestin a répondu qu’il est «normal que les personnes directement impliquées ne soient pas invitées», puisqu’il s’agissait de procéder à une évaluation «objective» du service.

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