Une placette publique sur un terrain privé
La boulangerie Guillaume offre gracieusement l’espace adjacent à son commerce comme placette publique cet été. Le projet a été possible en raison d’une collaboration avec l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal qui prête le mobilier urbain de l’espace.
L’administration locale a aussi donné 1000$ pour le verdissement de la placette publique du boulevard Saint-Laurent, dans le Mile End, à l’Association des commerçants du Mile End.
La boulangerie Guillaume ne pouvait faire une terrasse avec cette espace, puisque son permis lui permet d’avoir seulement 12 places assises. Plutôt que de laisser la cour de son condo commercial inoccupée, le commerce a décidé de l’ouvrir à tous.
«C’était dans nos plans dès le début, mais on avait dépassé notre budget pour l’aménagement de la boutique et on ne voulait pas faire les choses à moitié. On a eu l’heureuse coïncidence d’avoir quelqu’un de l’arrondissement qui nous a visité et nous a offert de nous prêter des bancs qui iront sur Saint-Denis après les travaux, mais dormaient dans l’entrepôt en attendant», indique Guillaume Vaillant, le propriétaire de la boulangerie du même nom.
L’entreprise ayant déménagé de l’avenue Fairmount, à la Main, non loin de là, désirait redonner à sa communauté.
«Les gens du quartier nous ont tellement donné dans les dernières années. On voulait leur redonner, avec cet espace. Déjà, il y a beaucoup de gens qui y amènent leur lunch à l’heure du midi et viennent y manger, en plus de nos clients», explique M. Vaillant.
Les élus du Plateau-Mont-Royal se réjouissent de cette initiative.
«C’est un geste assez exceptionnel d’utiliser une place privée et de la rendre publique. Ce commerce a compris qu’il a un rôle à jouer dans la vie de quartier et tout le monde y gagne», croit la conseillère d’arrondissement du Mile End, Marie Plourde.
Le projet est actuellement pilote, mais indépendamment du renouvellement de l’aide de l’administration locale, la boulangerie Guillaume a bien l’intention de continuer.
«On pourrait louer le terrain à l’arrondissement, parce qu’actuellement, on paie de grandes taxes municipales dessus. Sinon, de notre côté, c’est certain qu’on veut continuer. On a des idées pour mettre la terrasse avec notre touche», conclut M. Vaillant.