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Souveraineté: Lisée pourrait avoir enlevé un « boulet » au PQ

Parti Quebecois leadership candidate Jean-Francois Lisee speaks during a leadership debate in Montreal, Sunday, September 25, 2016. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — En promettant de ne pas tenir de référendum dans un prochain mandat, le nouveau chef du Parti québécois (PQ) Jean-François Lisée a probablement enlevé «un boulet» à la formation politique, qui pourrait bénéficier de son élection — du moins à court terme, a prédit le politologue Jean-Herman Guay, samedi.

«C’est absolument crucial. Ça change tout. Depuis pratiquement toujours, le Parti québécois hésite (…) Là, il y a une posture claire», a constaté le professeur de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Les autres partis politiques perdent un avantage parce qu’ils ne pourront plus brandir la carte du référendum comme ils l’ont fait par le passé, a-t-il ajouté. Aux dernières élections provinciales, le Parti libéral avait tapé ardemment sur le clou de la souveraineté alors que la première ministre sortante, Pauline Marois, n’avait pas exclu la possibilité d’organiser une consultation populaire sur la question.

«Ça vient de changer complètement la donne politique», a-t-il soutenu.

M. Guay estime que cette nouvelle position attirera probablement des électeurs nationalistes de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et des libéraux insatisfaits du gouvernement de Philippe Couillard.

«On peut même penser qu’il y a un certain nombre de gens anglophones et allophones, qui là, vont se sentir moins pressés d’aller voter pour les libéraux. Pourquoi? Parce que la menace de souveraineté ne sera plus dans le paysage. Les anglophones et allophones vont davantage voter quand le débat sur la souveraineté est très fort dans une campagne», a-t-il expliqué.

Difficile d’évaluer toutefois les effets à long terme d’une telle stratégie, puisque M. Lisée a tout de même promis de tenir un référendum en 2022, donc cette option reviendra éventuellement dans les débats.

Les adversaires de M. Lisée pourraient ainsi tenter de convaincre l’électorat qu’il s’agit là simplement d’une stratégie limitée dans le temps.

Le problème des jeunes

Puis, à plus long terme, le PQ éprouve un problème de vieillissement au sein de ses membres, ce qui donne tout un défi au nouveau chef. «Il y a 15 ans, il y avait déjà des signes de vieillissement dans l’électorat du Parti québécois», a-t-il affirmé, lui qui a écrit un livre sur la place des différentes générations au sein des partis.

Selon M. Guay, par le passé, 60 à 70 pour cent des membres du PQ étaient des jeunes, et cette tendance s’est inversée depuis.

Valérie-Anne Mahéo, chercheuse spécialisée sur les jeunes en politiques, est arrivée à la même conclusion dans une étude publiée récemment et elle ne croit pas qu’un chef arrivera à changer cette tendance lourde.

«Le Parti québécois a pour article premier la souveraineté du Québec. Ils ont beau repousser le problème vers l’avant, comme Jean-François Lisée l’a fait, c’est la mission du parti. Et nous dans notre article, nous montrons que l’enjeu de l’indépendance est moins important pour la génération Y», a-t-elle expliqué.

De plus, l’enjeu de l’identité, qui a été mis de l’avant par M. Lisée pendant sa campagne, est également moins bien reçu chez les jeunes, selon la spécialiste. «Là-dessus, c’est sûr qu’ils vont se confronter à un manque de soutien plus flagrant chez les jeunes», a-t-elle conclu.

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