Santé: le Québec et l'Ontario font front commun
TORONTO — Les deux provinces les plus populeuses du Canada font front commun pour demander au gouvernement fédéral d’augmenter les transferts en santé et de ne pas imposer de conditions aux enveloppes qui seront versées aux provinces.
En conférence de presse après une rencontre conjointe de leurs conseils des ministres à Toronto, vendredi, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et son homologue de l’Ontario, Kathleen Wynne, ont réclamé une fois de plus une rencontre avec Justin Trudeau pour régler le litige qui oppose les provinces au gouvernement fédéral sur les transferts en santé.
Si une telle rencontre n’était pas possible à court terme, M. Trudeau devrait dans ce cas prolonger l’entente actuelle. Une hausse annuelle de six pour cent dans les transferts en santé est en vigueur depuis que le dernier accord sur la santé a été négocié, en 2004.
Plusieurs provinces, dont le Québec, demandent à Ottawa de maintenir la hausse des transferts à six pour cent par année alors que le gouvernement Trudeau veut l’établir à trois pour cent, comme le proposaient les conservateurs auparavant. Le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette, souhaite également que les montants ne soient liés à aucune condition, comme l’avait laissé entendre le gouvernement Trudeau.
M. Couillard a réitéré qu’il était nécessaire de maintenir l’augmentation des transferts à six pour cent par année, ce qui représente environ 25 pour cent de participation fédérale dans les systèmes de santé des provinces. Et les gouvernements provinciaux sauront quoi faire avec cet argent, a-t-il martelé.
«On sait tous qu’il faut investir en maintien à domicile et en santé mentale prioritairement, on va le faire de toute façon», a expliqué M. Couillard.
«Et amicalement, je dirais au gouvernement fédéral qu’on n’a pas besoin de leurs conseils pour le faire, parce qu’on sait très bien ce qu’il faut faire», a-t-il ajouté.
Kathleen Wynne a indiqué que l’Ontario et le Québec travailleront ensemble «pour s’assurer que le financement (en santé) soit adéquat selon les besoins de leurs populations».
«Le Québec et l’Ontario sont très alignés sur la nécessité d’augmenter le financement», a-t-elle insisté.