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Le tiers des garderies en milieu familial risque la fermeture

Photo: Josie Desmarais/Métro

La modulation des frais de garde entraînera la fermeture de près du tiers des garderies en milieu familial, d’après l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE).

«D’ici quelques mois, on devrait passer de 15 000 responsables de garde en milieu familial à 10 000», a indiqué lundi le président-directeur général de l’AQCPE, Louis Senécal. Ce dernier a expliqué que près de 30 000 places en milieu familial, sur les quelque 93 000 qui existent actuellement, seront du même coup perdues.

«Ce n’est pas le tiers d’enfants qui s’en vont à la maison. C’est le tiers d’enfant qui s’en vont peupler les garderies non-subventionnées», a prévenu M. Senécal.

L’AQCPE n’a pas été en mesure de dénombrer le nombre d’enfants qui fréquentaient un CPE et qui sont maintenant inscrits dans une garderie privée non-subventionnée.

La CSN, qui représente quelque 3200 de ces responsables de garde en milieu familial, est au fait du départ des enfants vers le réseau privé. «C’est la première fois que [des responsables en milieu familial] font des portes ouvertes, a rapporté la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Elles passent des annonces dans le journal local. Certaines ne savent pas si elles vont être capable de payer leur loyer.»

Ce déplacement des enfants est causé par la modulation des frais de garde dans le réseau public mais aussi par les généreux crédits d’impôt, qui couvrent jusqu’à 60% des frais de garde, donnés aux parents dont les enfants fréquentent une garderie privée non-subventionnée, a expliqué l’économiste Pierre Fortin. «Dans bien des cas, le coût net est inférieur en garderies privées non-subventionnées qu’en CPE», a-t-il dit. Il a ajouté qu’une place dans une garderie privée non-subventionnée coûte moins chère au gouvernement qu’une place en CPE.

De mars à octobre, pas moins de 4100 nouvelles places de garde ont été créées au Québec. Près de 75% de celles-ci ont été accordées dans des garderies privées non-subventionnées, a fait remarquer Mme De Sève. «On voit qu’il y a un intérêt marqué du gouvernement de faire de la place au privé», a-t-elle constaté.

Avec des syndicats, des parents et des universitaires, l’AQCPE a demandé que la modulation des frais garde, imposée en avril 2015 par le gouvernement Couillard, soit «immédiatement» abolie.

Le ministre de la Famille, Sébastien Proulx, a pris connaissance des revendications de l’AQCPE. Son cabinet a indiqué qu’il y répondra plus tard cette semaine.

 

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