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Patiente violentée à l’urgence: un médecin fait son mea culpa

Une ambulance
Photo: Archives Métro
Michel Moyneur - Info07 / TC Media

Près de deux ans après avoir violenté une patiente en crise à l’urgence de Gatineau, le médecin Luc-Philippe Lacroix reconnaît qu’il a «surréagi» le soir du 31 janvier 2015.

L’urgentologue était de retour devant le conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ), en début de semaine.

Reconnu coupable de conduite répréhensible il y a quelques mois, il est en attente de la sentence qui lui sera imposée.

Selon la plainte, le professionnel de 52 ans aurait tiré les cheveux d’une patiente et l’aurait giflé à deux reprises dans la salle de choc de l’hôpital de Gatineau après que celle-ci, agitée, intoxiquée à la cocaïne et suicidaire, lui eut craché au visage. Il lui aurait aussi proféré des menaces de mort.

En répondant aux questions des procureurs, lundi, le Dr Lacoix a admis avoir eu une réaction exagérée à l’égard de la femme entre autres porteuse du VIH.

«Il n’y a pas une journée qui passe sans que je n’y pense, a-t-il souligné. Avec le recul, je réalise que j’ai surréagi. Il y avait de la panique. Je me voyais moi-même infecté (par le VIH). Sur le coup, je me sentais isolé. Ça n’excuse pas mon geste non plus. Ça a été une mauvaise réaction de ma part.»

Le médecin, qui présentait à l’époque des plaies ouvertes au niveau du front et des oreilles, a été contraint de prendre une médication prophylactique durant les trois mois suivant l’incident, le crachat de la patiente l’ayant atteint au visage, au torse, aux cheveux et aux oreilles.

Qui plus est, il a réitéré que les «tapes» données à la femme avaient comme unique but d’empêcher qu’elle ne se relève de la civière sur laquelle elle était couchée et ne pige dans sa poche pour s’emparer de comprimés antipsychotiques (elle en avait déjà avalé plus tôt dans la soirée).

«À un moment donné, j’ai réagi comme un humain parce que je ne voulais pas qu’elle se suicide. Ce qui m’inquiétait aussi de cette patiente, c’est qu’elle avait fait une syncope dans la salle d’attente. J’étais inquiet qu’elle se tue devant moi.»

Lorsque questionné à savoir s’il avait déjà pris panique à d’autres occasions, l’urgentologue n’a pu répondre.

«J’ai vu entre 78 000 et 100 000 patients au cours de ma carrière. Je ne peux pas me souvenir de tout depuis 25 ans», a-t-il indiqué.

Le conseil de discipline du CMQ prononcera la peine ultérieurement.

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