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Les étudiants craignent un endettement accru

Photo: Yves Provencher/Métro

MONTRÉAL – Après avoir effectué une analyse plus poussée des dernières offres d’aide financière gouvernementales, les fédérations étudiantes en concluent que celles-ci contribueront surtout à accroître l’endettement étudiant, et parlent d’une «solution empoisonnée».

La Fédération étudiante collégiale (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire (FEUQ) apportent même des bémols à l’affirmation selon laquelle les étudiants provenant de familles à revenus les plus faibles verront la hausse des droits de scolarité entièrement compensée par les bonifications au régime d’aide financière.

Elles soulignent notamment que le rehaussement du seuil du revenu parental de 28 000 $ à 45 000 $ ne sera pleinement en vigueur qu’en 2016-2017, et qu’il s’approche de deux emplois à temps plein au salaire minimum.

Au cours d’une rencontre avec la presse, mercredi à Montréal, pour présenter leurs conclusions, les présidentes des fédérations collégiale, Éliane Laberge, et universitaire, Martine Desjardins, ont aussi critiqué le relèvement du plafond des prêts et l’instauration d’une allocation compensatoire. Selon elles, ces mesures vont doubler l’endettement étudiant pour ceux qui proviennent de la classe moyenne.

«Nous avons été choqués de voir que non seulement il y a explosion du plafond de prêt, donc inévitablement une explosion de l’endettement étudiant, mais en plus, les coûts liés à ces nouveaux prêts qui sont octroyés par le gouvernement vont augmenter», a dénoncé Mme Desjardins.

«Tous les étudiants de la classe moyenne — ceux dont le salaire de leurs parents est entre 45 000 $ et 60 000 $ — vont voir leur endettement tripler», a soutenu de son côté Mme Laberge.

La FECQ et la FEUQ vont présenter leur analyse au Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études, le 18 juin.

Elles espèrent que le gouvernement constatera ainsi les effets pervers des mesures qu’il a annoncées, et adoptera plutôt leurs suggestions, comme le gel des droits de scolarité au niveau de 2011-2012 et la hausse des dépenses admises dans le calcul de l’aide financière.

Dans un communiqué publié en soirée, mercredi, en réaction à la sortie des leaders étudiants, la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, a soutenu que «l’écart d’endettement moyen des étudiants universitaires du premier cycle sera de moins de 100 $ par année».

Mme Courchesne y affirme également que 67 000 étudiants auront droit à une bourse équivalente ou supérieure à la hausse des droits de scolarité en 2018-2019.

Quant aux étudiants provenant de familles dont le revenu annuel se situe entre 60 000 et 100 000 $, ils empocheront une aide plus généreuse, notamment sous forme de prêts, indique-t-on dans le communiqué.

Et même après l’application de la hausse des droits de scolarité, les étudiants québécois seront nettement moins endettés que leurs confrères des autres provinces canadiennes, a plaidé la ministre Courchesne.

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