Trudeau réserve ses réponses à la commissaire
Talonné par les questions sur ses vacances chez l’Aga Khan, le premier ministre Justin Trudeau ne répondra qu’à la commissaire à l’éthique.
La commissaire Mary Dawson a annoncé lundi qu’elle ouvre une enquête sur ce séjour du premier ministre aux frais du milliardaire. Cette décision n’a pas fait tarir les interrogations des journalistes qui couvrent la tournée du pays qu’effectue M. Trudeau.
Depuis une semaine, le premier ministre explique ses vacances de Noël en disant que l’Aga Khan est un ami de sa famille. Au cours d’un point de presse à Fredericton, mardi matin, une journaliste lui a demandé combien d’autres séjours il a effectués sur l’île privée depuis son enfance. M. Trudeau a esquivé la question, rappelant, une fois de plus, ses relations personnelles avec le chef spirituel des musulmans ismaéliens.
La journaliste est revenue à la charge: «Alors, vous êtes allé combien de fois?»
«Je continue de répondre aux questions de la commissaire à l’éthique. Je connais l’Aga Khan depuis que je suis très jeune et je continue de répondre à toutes les questions de la commissaire à l’éthique», s’est-il borné à répondre, signifiant clairement qu’il réservait ses explications à la commissaire Dawson.
Il a ensuite révélé que son bureau est déjà en contact avec le bureau de la commissaire pour collaborer à l’enquête. «Mon bureau est en train de travailler avec son bureau pour organiser les prochaines étapes et les réponses à ses questions», a-t-il dit.
Cette semaine, la tournée de M. Trudeau et ces assemblées publiques où il répond aux questions de simples citoyens l’ont mené dans les Maritimes.
Lundi, dans une entrevue accordée à une radio de Halifax, il a dit avoir remarqué qu’un «certain nombre de personnes» à travers le pays «sont préoccupées» par cette histoire de vacances. «Et c’est pourquoi je prends cela très au sérieux et que je suis heureux de répondre à toutes les questions que la commissaire à l’éthique et d’autres pourraient avoir», disait-il à l’animateur de CBC.
Au lendemain de cette déclaration, il ne semblait plus vouloir répondre à ces «autres».
Il faut dire que mardi matin, à l’assemblée publique de Fredericton, un homme s’est levé pour dire qu’il ne faut pas se mêler des vacances privées du premier ministre.
«J’ai grandi alors que votre père était premier ministre. Il était un fier défenseur de la vie privée. Et je voudrais que l’opposition et les médias vous laissent tranquille, vous et votre famille, à propos de vos vacances de Noël», a dit Mark D’Arcy, membre du chapitre de Fredericton du Conseil des Canadiens.
Son commentaire a été chaudement applaudi par la salle.
C’était la première fois que le sujet était évoqué par un simple citoyen dans une des assemblées que tient M. Trudeau depuis la semaine dernière.
Le premier ministre est attendu à une autre assemblée publique à Sherbrooke, en début de soirée, mardi.