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Une étude se penche sur les travailleurs agricoles venus du Guatemala

MONTRÉAL — Une étude sur les conditions dans lesquelles viennent au Québec des travailleurs agricoles guatémaltèques a constaté que certains d’entre eux doivent payer dans leur pays d’origine divers frais, parfois facturés par des intermédiaires de recrutement.

Et certains doivent même contracter un emprunt pour payer ces frais, indique-t-on dans l’étude réalisée par une professeure de l’UQAM, Dalia Gesualdi-Fecteau, du Département des sciences juridiques.

Elle avance que ces dettes qui ont été contractées au Guatemala pourraient même expliquer la réticence de certains travailleurs à revendiquer leurs droits lorsqu’un problème se pose dans leur travail.

Après avoir mené des entrevues auprès de 87 travailleurs, la chercheuse note que 36 pour cent de ceux qui avaient répondu au sondage ont rapporté avoir dû payer des «frais administratifs» à Amigo Laboral, au Guatemala, afin de compenser pour le travail fait.

En plus de ces frais administratifs, 9 pour cent ont rapporté avoir dû payer des frais à un «intermédiaire» qui n’était pas un agent officiel de l’organisme de recrutement.

La chercheuse précise que d’après ses informations, cet «intermédiaire» est souvent une personne qui a des contacts au Amigo Laboral — comme un ami ou un ancien collègue de travail — et qui soutient que cela accélérerait ou faciliterait le processus d’embauche.

Un travailleur étranger temporaire a raconté que la première fois qu’il était venu au Canada, en 2010, il avait payé environ 1750 $ à un tel «intermédiaire» sans avoir obtenu d’assurance qu’il décrocherait ici un emploi. La seconde fois, en 2011, il avait aussi dû payer un certain montant au même intermédiaire, parce qu’il avait changé d’employeur canadien.

D’autres travailleurs ont rapporté une expérience similaire, l’«intermédiaire» leur suggérant que cela permettait de s’assurer de conserver une place dans le programme.

La chercheuse suggère que la ratification de traités internationaux permettrait une meilleure prise en compte des droits de ces travailleurs étrangers.

Le rapport, rédigé en anglais, a pour titre «Who, how and how much? The recruitment of Gatemalan migrant workers to Quebec».

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