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Les conservateurs veulent proposer plutôt que critiquer

Conservative Party of Canada leader Andrew Scheer speaks at his shadow cabinet meeting in Winnipeg, Thursday, September 7, 2017. Scheer opened a two-day meeting of Conservative MPs and senators by hammering on the Liberal government's plan to end what it calls unfair tax advantages for the wealthy by changing elements of the tax code. THE CANADIAN PRESS/John Woods Photo: THE CANADIAN PRESS
Stephanie Levitz, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WINNIPEG — Cessez de toujours vous opposer. À la place, proposez.

Voici à quoi se résume la stratégie politique des conservateurs pour l’automne et il y a une raison pour laquelle le chef de l’opposition Andrew Scheer va répéter cette maxime à ses députés au cours des prochains mois.

Lorsque le parti a embauché le stratège conservateur australien Brian Loughnane pour examiner les raisons de son échec à l’élection de 2015, l’une des erreurs qu’il a relevées était que le PCC avait échoué à donner aux électeurs de nouvelles raisons de continuer de les appuyer. Pour y remédier, Andrew Scheer a mis la politique constructive au coeur de sa campagne au leadership.

Au moment d’élaborer sa stratégie pour la session d’automne cette année, le parti s’est tourné à nouveau vers Brian Loughnane pour lui demander de s’adresser au caucus réuni en retraite à Winnipeg cette semaine. Cette fois, il ne s’agissait pas de savoir ce qui avait mal tourné, mais plutôt de savoir comment bien faire les choses.

Brian Loughnane a passé 12 ans à diriger le Parti libéral australien, qui malgré son nom affiche une parenté idéologique avec les conservateurs canadiens.

Il a refusé les demandes d’entrevues, mais les gens présents dans la salle ont affirmé que son message a captivé les députés vendredi en abordant l’instabilité du paysage politique actuel. Il a avancé que les vieilles orthodoxies politiques — comme les gouvernements qui font automatiquement deux termes ou que les gouvernements sont chassés du pouvoir par les électeurs et non choisis pour gouverner — sont chose du passé.

Il cite en exemple le résultat inattendu sur le «Brexit» en Grande-Bretagne ou encore l’élection de Donald Trump à la présidence américaine. Tous deux n’avaient pas été prédits par les experts. Les enjeux font bouger les électeurs instantanément, se sont fait dire les conservateurs, et ce qui compte est ce que les partis ont à proposer lorsque les électeurs sont prêts à changer de camp.

Alors, bien qu’il soit facile pour les conservateurs de mener la charge à fond de train contre le projet libéral de modifier le code des impôts, il y a une limite jusqu’où on peut pousser le débat, a souligné le conservateur britannique Daniel Hannan, qui a contribué au succès de la campagne pour le «Brexit».

«C’est très facile de critiquer tout ce que fait le gouvernement lorsqu’on est dans l’opposition et même si les gens sont d’accord avec vous, le fait de refléter leur mécontentement n’est pas assez pour les attirer. Il faut leur offrir une solution de rechange plausible et meilleure», a-t-il déclaré au caucus canadien.

Il a par ailleurs mis en garde les politiciens contre la tentation de bien paraître plutôt que d’agir.

«L’objectif de la politique est-il d’obtenir des résultats ou de bien paraître?», a demandé Daniel Hannan. Il a fait référence à un long article publié par le journal britannique Spectactor, qui analysait le concept de «signalement vertueux». À titre d’exemple, on prenait le cas du défi du seau de glace en lien avec la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique. Selon la publication, il ne s’agissait pas de croire en la cause, mais de paraître impliqué sur les réseaux sociaux.

L’expression est justement apparue dans l’actualité politique canadienne cette semaine, alors que le critique conservateur en matière d’Affaires étrangères Erin O’Toole a accusé le gouvernement libéral de faire des «signalements vertueux» en voulant inclure les enjeux sur l’inégalité des genres, sur l’environnement et sur les Autochtones dans les négociations sur l’ALÉNA.

Les libéraux disent avoir la conviction que ces trois éléments sont essentiels à la croissance économique. Bien qu’ils ne soient pas totalement en désaccord, les conservateurs ne pensent pas qu’ils constituent des enjeux importants de l’ALÉNA.

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