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Propriété: les milléniaux, moins que baby-boomers

Photo: Getty Images/iStockphoto
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les trentenaires de la génération des milléniaux mettent davantage de temps que leurs prédécesseurs de la génération des baby-boomers à devenir propriétaires.

Les données du recensement de Statistique Canada font état d’un écart d’environ cinq points de pourcentage en ce qui a trait au taux de propriété entre les jeunes adultes issus de ces deux générations distinctes.

Ainsi, selon les chiffres dévoilés mercredi par l’agence fédérale, 50,2 pour cent des milléniaux âgés de 30 ans étaient propriétaires d’un logement en 2016 comparativement à 55,5 pour cent des baby-boomers à l’époque où ils avaient même âge, en 1981.

On savait déjà, grâce à une précédente livraison des données du recensement, que les jeunes adultes étaient de plus en plus nombreux à choisir de rester dans le nid familial, moins pressés de former un ménage ou découragés par les prix prohibitifs des logements.

La différence intergénérationnelle n’a donc rien de bien surprenant.

«C’est cohérent avec l’ensemble des facteurs qu’on a observés; il y a une proportion d’environ un tiers des jeunes de 20 à 34 ans qui habitent encore chez leurs parents», souligne en entrevue Christine Laporte, économiste-chercheure principale chez Statistique Canada.

Cette tendance à la baisse entre générations s’inscrit dans une tendance similaire — bien que moins marquée — à l’échelle nationale.

On a en effet constaté un léger recul du taux de propriété au pays pendant le dernier cycle intercensitaire: de 69 pour cent en 2011, il est passé à 67,8 pour cent à 2016.

Si ce fléchissement est somme toute assez modeste, il n’en demeure pas moins qu’il est le premier à être enregistré depuis des décennies de croissance soutenue.

«On qualifie ça de période de relative stabilité même s’il y a du mouvement. C’est une première baisse; il est encore un peu trop tôt pour dire si les taux de propriétés s’en vont sur une pente descendante», suggère Mme Laporte.

Mais la courbe sera à surveiller dans les prochaines années compte tenu du plafonnement du nombre de baby-boomers propriétaires. Car en 2016, ces derniers «n’étaient plus à l’origine d’aucune augmentation», note Statistique Canada.

«La durée pendant laquelle les baby-boomers demeureront propriétaires et le fait que les générations plus jeunes posséderont ou loueront leur logement auront une incidence sur les tendances futures», est-il précisé dans un document du recensement de 2016.

Minime hausse au Québec

Pendant que le taux de propriété déclinait légèrement dans l’ensemble du Canada, il grimpait tout aussi légèrement au Québec, passant de 61,2 pour cent en 2011 à 61,3 pour cent en 2016.

Le taux de propriété québécois était le plus bas de toutes les provinces au pays — seuls deux territoires, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest, affichent des chiffres inférieurs.

La région métropolitaine de Montréal est celle qui revendique le taux le plus faible au pays, à 55,7 pour cent.

Ces chiffres n’ont rien d’inusité, tant pour la province que pour sa métropole. «Les taux de propriété ont toujours été historiquement assez faibles au Québec», fait remarquer Christine Laporte.

«Et à Montréal, il y a un stock d’appartements qui est très élevé; c’est difficile de changer le parc immobilier, et par conséquent, de recensement en recensement, ce stock-là reste le même, donc les taux restent relativement semblables», ajoute l’analyste.

La région de Montréal est aussi celle où le prix des logements est le moins élevé parmi les principales métropoles du pays.

Selon le recensement de 2016, la valeur moyenne d’une habitation montréalaise — estimée par leurs propriétaires en dollars de 2016 — est passée de 317 970 $ à 366 974 $ entre 2011 et 2016.

On est bien loin des bonds spectaculaires déclarés dans les marchés de Toronto (de 495 394 $ à 734 924 $) ou encore de Vancouver (de 691 550 $ à 1 005 920 $) au cours de la même période.

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