La pilule abortive disponible dès le 15 décembre
QUÉBEC — La pilule abortive sera finalement disponible au Québec, et payée par le régime d’assurance maladie, à compter du 15 décembre.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, en a fait l’annonce, mercredi, au cours d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.
À la suite de discussions avec le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens, le ministre a indiqué que le médicament Myfegymiso pourra être offert dans les neuf premières semaines de grossesse (63 jours) seulement. Un guide de bonnes pratiques à l’intention des professionnels de la santé a d’ailleurs été publié mercredi.
La femme devra d’abord consulter un médecin, puis subir une échographie pour connaître le degré d’avancement de sa grossesse ainsi que sa position, c’est-à-dire à l’intérieur ou à l’extérieur de l’utérus. La prise du médicament est interdite en cas de grossesse ectopique.
Elle pourra par la suite s’administrer elle-même la dose nécessaire, à la maison.
Il ne faut pas confondre la pilule abortive avec la pilule du lendemain. Comme il s’agit d’un avortement pharmacologique, la pilule abortive nécessite une prescription d’un médecin et un suivi médical parce qu’il peut s’ensuivre des complications et des saignements plus importants.
«La consultation (médicale) vise à (…) s’assurer que la personne prend une décision en pleine connaissance de cause, certainement jamais pour orienter son choix, mais aussi s’assurer que la femme ne subit pas de pression indue», a affirmé M. Barrette, en ajoutant offrir une «option supplémentaire» aux femmes qui comporte certains avantages, notamment le fait d’éviter une chirurgie et de pouvoir vivre cette étape «dans l’intimité».
«Nous avons maintenu notre engagement sur ce plan-là, et je pense que c’est une excellente nouvelle pour les patientes du Québec», a-t-il ajouté.
Le gouvernement conclut par ailleurs que l’arrivée de la pilule abortive au Québec se fera à coût nul, puisqu’il anticipe une réduction du nombre d’avortements chirurgicaux.
La pilule abortive Myfegymiso a été approuvée par Santé Canada en 2015. Elle est utilisée comme solution de rechange à l’interruption volontaire de grossesse chirurgicale dans une soixantaine de pays, notamment la France et les États-Unis.