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Barrette promet un médecin pour chaque Québécois

Sylvain Larocque - La Presse Canadienne

TERREBONNE, Qc – Le docteur Gaétan Barrette a promis vendredi qu’un gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) attribuerait un médecin de famille à chaque citoyen d’ici un an.

«Vous allez avoir un médecin qui va être assigné à votre nom, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue devant l’hôpital Pierre-Le Gardeur, à Terrebonne, dans Lanaudière. Le Québec va être quadrillé de groupes de médecins de famille.»

Le candidat caquiste dans la circonscription de Terrebonne a assuré qu’il y avait amplement de médecins au Québec pour atteindre cet objectif fort ambitieux. À l’heure actuelle, environ 25 pour cent des Québécois n’ont pas de médecin de famille.

La clé du succès, a longuement expliqué le volubile médecin, est de donner plus de ressources aux omnipraticiens. En échange, a-t-il ajouté, ceux-ci devront prendre en charge plus de patients et se montrer plus disponibles.

«Les médecins de famille sont prisonniers d’un système qui les empêche de travailler», a-t-il lancé, attaquant avec virulence le bilan libéral en matière de santé.

«Nous avons des professionnels de la santé menottés par l’indécision gouvernementale», a accusé le Dr Barrette, aux côtés de son chef François Legault.

Deux mesures s’imposent sans délai, a estimé celui qui présidait jusqu’à tout récemment le syndicat des médecins spécialistes: ajouter des infirmières en appui aux omnipraticiens et donner à ces derniers un accès beaucoup plus rapide aux tests diagnostiques.

En retour, un gouvernement caquiste forcerait les médecins de famille à prendre en charge au moins 1000 patients chacun (1600 pour ceux qui ne travaillent pas dans les hôpitaux) et à effectuer plus de 5000 consultations par année, soit pas moins de 25 par jour. À l’heure actuelle, chaque omnipraticien québécois s’occupe de 700 patients en moyenne.

S’il devenait ministre de la Santé, le Dr Barrette obligerait en outre les médecins de famille à se rendre disponibles certains soir jusqu’à 22 h et pendant quelques fins de semaines par année.

«Au moment où on se parle, la pleine capacité de production de notre réseau n’est pas exploitée», a soutenu le candidat.

La CAQ évalue que toutes ces mesures coûteraient environ 500 millions $ par année, une somme qu’elle dit pouvoir trouver par le biais de réaménagements budgétaires.

Gaétan Barrette a reconnu que certains omnipraticiens pourraient résister à son projet de réforme, mais il a assuré que la vaste majorité d’entre eux sont seraient heureux de sa mise en place.

Répondant à l’avance à ceux qui pourraient lui reprocher d’avancer des solutions simplistes à des problèmes qui persistent depuis plusieurs années, le radiologiste a affirmé qu’il ne faisait que s’inspirer de ce qui existe ailleurs, notamment au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

Or, le National Health Service britannique connaît actuellement plusieurs ratés, notamment en matière de délais d’attente.

Réactions

Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le Dr Louis Godin, a plutôt mal réagi au plan Barrette. S’il est d’accord avec l’idée que chaque Québécois ait un médecin de famille, il dit avoir des «réserves» à l’égard de l’attribution automatique d’un omnipraticien.

Le Dr Godin voit aussi d’un mauvais oeil ce qu’il appelle «le piège des obligations» que la CAQ souhaite imposer aux omnipraticiens quant au nombre de patients à prendre en charge.

«On ne veut pas se retrouver avec des obligations absolues, de la coercition», a déploré le représentant au cours d’un entretien téléphonique, prônant une approche «collaborative».

De son côté, le ministre de la Santé sortant, Yves Bolduc, ne s’est pas fait prier pour ridiculiser les intentions de Gaétan Barrette.

«Les solutions de la CAQ ne sont rien de moins que des éléments que nous avons déjà mis en place», a-t-il prétendu dans un communiqué.

«Déjà, nous avons commencé le déploiement de 500 infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne, nous pouvons compter sur plus de 240 groupes de médecine de famille partout au Québec, nous avons conclu une nouvelle entente avec les médecins selon laquelle la rémunération de ceux-ci va en fonction de la prise en charge de patients additionnels et nous avons presque doublé le nombre d’admissions dans les facultés de médecine», a énuméré le Dr Bolduc.

Du même souffle, le candidat libéral a qualifié d’impraticable au moins une des propositions caquistes.

«Imposer un nombre de patients à chaque médecin est irréaliste, compte tenu que les médecins ont tous des pratiques médicales différentes, que la majorité des médecins travaillent à la fois à l’hôpital et en clinique médicale et que tous les patients ne demandent pas le même type de soins et de services», a-t-il

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