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Normes du travail: pas une révolution, dit Blais

Photo: Archives Métro
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, minimise la réforme des normes du travail proposée par sa collègue Dominique Vien.

Selon lui, ce n’est pas une révolution et beaucoup d’entreprises attribuent d’ores et déjà des conditions supérieures aux normes actuelles, donc une minorité de travailleurs bénéficieront de la réforme au bout du compte.

En point de presse mercredi matin avant de se rendre à la séance du caucus libéral, M. Blais a ainsi commenté le projet de loi déposé la veille par la ministre du Travail.

Le projet de loi 176 accorde notamment une troisième semaine de vacances au bout de trois ans, au lieu de cinq ans actuellement. Il prévoit aussi deux jours de congé payés sur les 10 jours de congé existants par année pour obligation familiale ou parentale.

Questionné sur les effets de cette réforme sur le marché de l’emploi, M. Blais dit constater sur le terrain que déjà beaucoup d’employeurs accordent une bonne partie de ces avantages à leurs employés.

«Ce n’est pas une révolution, a-t-il déclaré. Les employeurs, aujourd’hui, ont l’obligation de faire un effort supplémentaire pour leurs employés, donc, on est capable de se payer ces nouvelles normes.»

Le Québec était rendu là, selon lui. À ceux qui demandaient d’aller plus loin, il répond que le gouvernement a trouvé un équilibre.

La ministre du Travail, Dominique Vien, a répondu de façon similaire aux inquiétudes de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

La FCEI se dit préoccupée par les coûts que pourraient engendrer ces changements. «Les syndicats trouvent qu’on ne va pas assez loin, le patronat trouve qu’on va trop loin, je pense que je suis au bon endroit», a-t-elle répondu, en tournant les talons, après avoir répondu à une seule question.

À la période de questions, l’opposition a critiqué un autre volet du projet de loi, soit les clauses de disparité de traitement fondées sur la date d’embauche, appelées communément «clauses orphelin».

Le gouvernement compte interdire les régimes d’assurance et de retraite distincts pour les employés embauchés après une date donnée, mais permet le maintien des régimes déjà existants qui discriminent en fonction de la date d’embauche.

«Le choix que fait le gouvernement, c’est de sacrifier une génération de 150 000 travailleurs, a déploré le député caquiste des Chutes-de-la-Chaudière, Marc Picard. Pourquoi la ministre fait la moitié du chemin? Pourquoi sacrifie-t-elle une génération de travailleurs?»

Dominique Vien a écarté des modifications législatives qui interdiraient les régimes déjà existants. «La CAQ nous demande d’accepter la rétroactivité. (M. Picard) sait très bien que nous ne pouvons pas aller jusque-là. Il sait très bien que ce qui a été négocié, ce qui a été fait, a été négocié entre les deux parties.»

Outre les modifications énumérées précédemment, le projet de loi énonce aussi que Québec exigera que les agences de placement de personnel et de travailleurs étrangers temporaires détiennent un permis.

Il précise également que des comportements, paroles, actes ou gestes à caractère sexuel peuvent constituer une forme de harcèlement psychologique.

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