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«Chicane de famille» entre le Canada et les É.-U.

QUÉBEC — Un haut conseiller de la Maison-Blanche soutient que la dispute commerciale qui oppose les États-Unis au Canada n’est rien de plus qu’une «chicane de famille», alors que circulent des informations selon lesquelles le président Donald Trump et le premier ministre Justin Trudeau ont eu des échanges tendus au téléphone.

Le réseau CNN rapporte que Donald Trump, appelé à expliquer comment la sécurité nationale pouvait justifier des tarifs contre le Canada, a lancé: «N’avez-vous pas mis le feu à la Maison-Blanche?»

Il s’agirait d’une référence à la guerre de 1812, mais ce sont plutôt les militaires britanniques qui avaient alors pris d’assaut la Maison-Blanche. Dans tous les cas, on ignore si le président américain plaisantait.

En conférence de presse à Washington, mercredi, le conseiller économique Larry Kudlow a fait valoir que de telles brouilles entre deux partenaires commerciaux n’étaient pas chose rare.

Il a dit avoir bon espoir que l’angoisse découlant des tarifs douaniers imposés sur les exportations canadiennes d’acier et d’aluminium se dissipe sous peu.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a pour sa part réitéré que ces surtaxes imposées par les États-Unis à leurs plus proches alliés étaient en fait illégales. MM. Trump et Trudeau entretiennent néanmoins une «relation personnelle vraiment chaleureuse», a-t-elle soutenu.

M. Kudlow, qui dirige le Conseil économique national des États-Unis, a aussi fait mention mercredi de la rencontre bilatérale prévue entre les deux hommes ce week-end, à l’occasion du sommet du G7, où les dirigeants mondiaux confronteront sans doute le président américain pour qu’il reconsidère ses tactiques commerciales.

Mais cela ne devrait pas se produire, a laissé entendre M. Kudlow, qui maintient que Donald Trump veut sérieusement réformer le système commercial mondial. Les surtaxes ne constituent qu’un seul des nombreux outils avec lesquels le président compte «réparer» ce système qu’il croit foncièrement défaillant, a-t-il ajouté.

«Le président a été très clair quant à ses efforts de réforme: nous allons faire le nécessaire pour protéger les États-Unis, leurs entreprises et leur main-d’oeuvre», a-t-il martelé.

«Nous pouvons être en désaccord sur certaines tactiques, mais il a toujours dit — et je suis d’accord — que les tarifs sont un outil en ce sens. Les gens devraient réaliser à quel point il est sérieux à cet égard», a-t-il poursuivi.

Larry Kudlow a par ailleurs nié que le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, avait tenté de convaincre le président de prolonger l’exemption canadienne de tarifs sur l’acier.

Il a également refusé de réagir à la nouvelle voulant que MM. Trump et Trudeau aient récemment eu une difficile conversation téléphonique.

Le cabinet du premier ministre n’a pour sa part fourni aucun autre détail que la date de l’appel, soit le 25 mai — le jour où Justin Trudeau avait indiqué avoir proposé un face-à-face à Donald Trump pour tenter de finaliser un nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Ce plan a échoué lorsque la Maison-Blanche a insisté sur l’inclusion d’une clause crépusculaire, qui lui permettrait de mettre fin à l’entente dans les cinq ans suivant son entrée en vigueur.

Depuis, M. Trump songe à remplacer l’ALÉNA par des ententes bilatérales distinctes avec le Canada et le Mexique — une idée rejetée par Justin Trudeau mercredi.

«Nous avons entendu le président parler à plusieurs reprises de son intérêt ou de ses réflexions par rapport à des ententes bilatérales, plutôt que notre ALÉNA trilatéral», a-t-il reconnu.

«La position du Canada est, et a toujours été, qu’une approche trilatérale est préférable pour le Canada, pour le Mexique et pour les États-Unis», a déclaré le premier ministre avant d’ajouter que son équipe négociait toujours en ce sens.

Les pourparlers se poursuivent, a confirmé Larry Kudlow, sans vouloir s’avancer sur la conclusion d’un éventuel accord cette année.

«Les lignes de communication sont ouvertes, a-t-il affirmé. Je ne veux pas faire de prédiction.»

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