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Ottawa serre la vis aux associations sportives en matière d’inconduite sexuelle

Science Minister Kirsty Duncan responds to a question during question period in the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Monday, Sept. 26, 2016. The federal government is expanding Prime Minister Justin Trudeau's commitment to gender equality to include scientific research. THE CANADIAN PRESS/ Photo: Sean Kilpatrick / La Presse canadienne
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les fédérations sportives auront maintenant l’obligation de divulguer tout cas de harcèlement, d’abus et de discrimination à la ministre fédérale des Sports sous peine de se faire retirer leur financement.

Elles devront également faire appel à une tierce partie indépendante pour traiter ces cas et offrir une formation obligatoire pour leurs employés et leurs membres d’ici le 1er avril 2020.

La ministre des Sports, Kirsty Duncan, en a fait l’annonce mardi, à quelques jours de la relâche parlementaire pour la saison estivale. Elle était entourée des représentants de dix associations sportives.

«Je les mets au défi d’en faire une priorité et de rendre cette formation obligatoire disponible le plus rapidement possible», a affirmé l’ancienne gymnaste.

Ces mesures, qui toucheront en tout 56 organismes nationaux, visent à donner plus de mordant aux politiques déjà existantes pour lutter contre les abus dans la foulée de l’affaire Bertrand Charest.

L’ancien entraîneur de l’équipe canadienne junior de ski alpin féminine a été condamné en décembre à une peine de 12 ans de prison. Il a été reconnu coupable de 37 chefs d’accusation pour des crimes à caractère sexuel commis sur neuf athlètes mineures dans les années 1990.

Quatre de ses victimes — Geneviève Simard, Amélie-Frédérique Gagnon, Anna Prchal et Gail Kelly — avaient renoncé à leur anonymat au début du mois pour réclamer que les athlètes soient mieux protégés par les gouvernements.

La ministre Duncan a souligné le courage de ces femmes lors de sa conférence de presse. Son annonce correspond aux trois volets de protection qu’elles avaient demandés.

Il s’agit d’un puissant signal pour mettre en garde tout agresseur potentiel, selon la chef de la direction de l’Association canadienne des entraîneurs, Lorraine Lafrenière. Celle-ci avait appuyé les quatre athlètes lors de leur conférence de presse le 4 juin.

«Ça doit faire partie de la culture organisationnelle que la sécurité des jeunes soit à la base de toute politique», a-t-elle souligné.

Les fédérations sportives ont déjà l’obligation depuis 1996 d’avoir une politique contre le harcèlement et les abus pour pouvoir recevoir du financement fédéral.

De nouvelles clauses seront ajoutées dans leurs ententes de financement avec le gouvernement fédéral. Ottawa espère que le bâton qui s’ajoute à la carotte permettra de prévenir l’émergence de nouveaux cas.

«Je veux que ça soit clair, a indiqué la ministre Duncan. Je suis prête à retenir ce financement.»

Les fédérations sportives qui ne se plieraient pas aux nouvelles règles et qui omettraient de dévoiler tout cas d’abus pourraient ainsi se faire couper les vivres après une révision effectuée par Sport Canada.

La ministre appelle les provinces à identifier d’autres pistes de solution dans le cadre d’un groupe de travail fédéral-provincial-territorial qui seront présentées à la prochaine conférence des ministres responsables du sport en février 2019.

Le gouvernement du Québec a déjà annoncé des exigences similaires à celles de la ministre Duncan la semaine dernière.

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