Soutenez

Il faut un réflexe région, selon la FQM

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les élus municipaux s’inquiètent: les enjeux des régions ont été absents de la pré-campagne électorale et rien n’indique qu’ils seront davantage présents en campagne.

Or c’est le temps d’avoir «vraiment le réflexe région», ça urge, selon la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui exige entre autres un plan clair pour le déploiement d’internet à haute vitesse sur tout le territoire dans les 100 premiers jours du nouveau gouvernement.

Elle réclame aussi beaucoup, beaucoup plus de nouveaux arrivants en région, pour combler la pénurie de main-d’oeuvre, sans s’encombrer de «charte» ou de «tests des valeurs» — un message à la Coalition avenir Québec (CAQ).

Dans une entrevue avec La Presse canadienne diffusée mardi, les dirigeants de l’organisation — qui représente les élus de plus de 1100 municipalités — trouvent ironique que les chefs des grands partis fassent le tour de toutes les régions en campagne, mais qu’on parle si peu des enjeux qui touchent ces territoires.

«Il ne faudrait pas qu’il y ait un thème en particulier qui viendrait monopoliser la campagne électorale, comme les dernières nouvelles de l’actualité peuvent le laisser présager», a laissé entendre le vice-président de la FQM, Jonathan Lapierre, qui est maire des Îles-de-la-Madeleine et président de la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine.

«Le réflexe région, il est temps qu’on l’ait vraiment», a pour sa part fait valoir à ses côtés le président de la FQM, Jacques Demers, maire de Sainte-Catherine-de-Hatley et préfet de la MRC de Memphrémagog.

C’est urgent en ce qui a trait à internet haute vitesse, attendu depuis des années dans plusieurs secteurs ruraux. La FQM exige de chaque parti un plan clair et complet de déploiement d’internet à haute vitesse partout au Québec, parce que c’est devenu un service essentiel, autant pour les familles qui songent à acheter une maison en milieu rural que pour les entreprises.

Selon la FQM, le nouveau gouvernement doit s’engager dans les 100 premiers jours de son mandat à réaliser ce plan, sinon il sera impossible à concrétiser au cours des quatre ans qui vont suivre.

«Collectivement, il faut se poser la question, a formulé M. Lapierre. Est-ce que le Québec veut devenir un leader en matière de connectivité? C’est ce à quoi le nouveau gouvernement doit répondre.»

En outre, la FQM réclame une véritable décentralisation des emplois gouvernementaux, puisqu’il y a décroissance globale de l’emploi en région. Mais également, l’organisme demande une régionalisation de l’immigration, dans la foulée de l’annonce du gouvernement Couillard, soit l’ouverture de 22 bureaux d’immigration en région.

Les régions ont besoin de cerveaux et de bras pour lutter contre la pénurie de main-d’oeuvre, a plaidé M. Demers. Et il assure que l’intégration des nouveaux arrivants sera plus aisée que dans la métropole. Il mise notamment sur la qualité des services de proximité et la solidarité des collectivités en région.

Le président de la FQM réserve même une flèche à la Coalition avenir Québec (CAQ), qui veut mettre en place un test des valeurs que les nouveaux arrivants devraient passer sous un éventuel gouvernement caquiste.

«On est capable de les accueillir (les immigrants), a affirmé M. Demers. Certains nous parlent de charte (des valeurs) ou de vérifications de ces immigrants, eh bien, il est peut-être temps de tester les régions. Nous, on pense que l’intégration, le français, seront des choses qui vont se faire et s’acquérir naturellement (pour ces nouveaux arrivants).»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.