Le PLQ veut donner plus d’argent aux familles
TROIS-RIVIÈRES, Qc — Le Parti libéral (PLQ) s’engage à accorder un montant annuel de 150 $ à 300 $ par enfant pour chaque famille s’il est reporté au pouvoir et n’écarte pas d’autres baisses d’impôt.
Philippe Couillard s’est défendu de tenter d’acheter ainsi des votes. Il a fait l’annonce de ce nouveau programme de soutien aux familles vendredi matin dans un parc de Trois-Rivières, au jour 2 de la campagne électorale. Cette mesure coûterait environ 380 millions $ au Trésor public.
Le chef libéral a aussi fait miroiter d’autres allégements du fardeau fiscal, mais seulement si les services publics le permettent.
«Bien sûr qu’on aime baisser les impôts, mais attention, après que les services publics soient bien assis, après que le financement de l’éducation, de la santé et des services sociaux soit bien confirmé. S’il y a des marges de manoeuvre supplémentaires, bien sûr, on va permettre aux Québécois d’avoir plus d’argent dans leurs poches.»
Le montant de 300 $ sera accordé «le plus rapidement possible», dès 2018, aux familles gagnant 75 000 $ et moins par an, tandis que celles qui ont un revenu entre 75 000 $ et 110 000 $ obtiendront entre 150 $ et 300 $; les foyers gagnant plus de 110 000 $ obtiendront 150 $ par enfant.
Le chef libéral s’est défendu de tenter ainsi d’acheter des votes des parents, un électorat convoité par tous les partis.
«Non, je ne fais que suivre la tendance que le Québec a choisie dans les années récentes. Nous avons probablement la combinaison la plus généreuse de politiques familiales au Canada.»
Le chef libéral a justifié le choix de verser ce montant directement aux parents, plutôt que de leur accorder un crédit d’impôt, comme pour celui modulé des services de garde.
«C’est compliqué, un crédit d’impôt pour une famille, il faut remplir des papiers, comprendre comment ça marche, il faut s’assurer qu’on n’a pas fait d’erreur dans la déclaration (d’impôt). C’est pas mal plus simple recevoir un chèque par la poste.»
Ce sont pourtant les libéraux qui ont mis en place la modulation des tarifs des services de garde et le crédit d’impôt afférent.
M. Couillard en a profité pour défendre la liberté de choix des parents, attaquant ainsi le PQ qui a proposé vendredi la mise sur pied dans les écoles d’un service d’achat groupé de fournitures scolaires pour les parents, qui renonceraient ainsi à l’allocation actuelle directe de 100 $ versée par le gouvernement.
Le montant proposé par le PLQ pourrait bien être dépensé n’importe comment, tout comme l’allocation actuelle de 100 $ pour les fournitures scolaires.
«Ça se pourrait que pour un couple, aller passer deux, trois jours, tranquille, ça aide après, avec les enfants, et la pression de la vie quotidienne, si c’est ça qu’il décide. Je ne veux pas dire aux familles ce qu’elles vont faire avec.»
Le PLQ promet également de créer 2000 nouvelles places en services de garde subventionnés dans les milieux de travail, ainsi que les cégeps et universités, dans une proportion de 85 pour cent des places dans les Centres de la petite enfance (CPE) et 15 pour cent dans les garderies privées.
Les libéraux s’engagent enfin à ressusciter la bonification du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), un projet de loi mort au feuilleton au terme de la législature.