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Débat sur le bilinguisme au Nouveau-Brunswick

James West / La Presse Canadienne Photo: James West / La Presse Canadienne
Kevin Bissett, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

FREDERICTON — Les chefs de partis du Nouveau-Brunswick se sont affrontés pour un deuxième débat télévisé, vendredi soir, et ont passé une bonne partie de la joute oratoire à échanger sur l’importance d’avoir un premier ministre bilingue dans la seule province officiellement bilingue du Canada.

Le chef progressiste-conservateur Blaine Higgs a soutenu que le bilinguisme était «une compétence très importante», mais qu’elle n’était pas la seule compétence nécessaire pour un premier ministre. M. Higgs ne parle pas lui-même couramment français.

En lançant une flèche au chef libéral et premier ministre sortant, Brian Gallant, il a ajouté «on a bien vu qu’il faut plus que cela pour remettre la province en ordre».

Les chefs ont débattu sur une scène aménagée dans un centre communautaire de Fredericton et l’événement de 90 minutes a été diffusé sur la chaîne de télévision de Rogers.

Le chef du parti KISS (acronyme signifiant gardons les solutions simples) Gerald Bourque a défendu qu’avec les outils de traduction modernes, il n’est pas nécessaire que le premier ministre parle les deux langues.

Il s’est moqué de son adversaire Brian Gallant en disant de voter pour lui si les électeurs souhaitent un premier ministre bilingue.

«Il a endetté la province dans les deux langues officielles», a raillé M. Bourque.

Trouvant la blague «plutôt drôle», le chef libéral a insisté sur l’importance pour le premier ministre et les ministres de démontrer qu’ils prennent au sérieux les deux communautés.

«Je suis fier du fait que le Nouveau-Brunswick soit bilingue», a-t-il déclaré.

Lorsqu’on lui a demandé si le premier ministre devait être bilingue, Blaine Higgs a dit être en faveur du bilinguisme et s’efforcer d’apprendre à parler français.

De son côté, l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick se trouve au centre du débat sur la langue. Le parti propose de mettre fin à certaines formes de dualité de service, notamment par la fusion d’agences en santé anglophone et francophone en une seule administration et par l’établissement de services conjoints de transport scolaire.

Le chef Kris Austin croit que l’argent pourrait être mieux dépensé pour améliorer les services.

Il a qualifié le bilinguisme d’atout, mais a cité Louis Robichaud, le premier ministre qui a introduit le bilinguisme officiel, que l’unilinguisme ne devrait pas être un obstacle pour les employés du gouvernement.

Selon lui, le critère de la langue prime depuis trop longtemps au Nouveau-Brunswick au détriment de l’expérience, des compétences et des qualifications.

Outre Brian Gallant, c’est le leader du Parti vert David Coon qui possède les meilleures compétences en français.

Il s’est posé en défenseur du bilinguisme. Il s’en est pris aux chefs des autres partis en leur demandant: «Comment allez-vous comprendre les préoccupations des gens?»

Il a accusé Kris Austin de diviser la population. Ce à quoi Austin a répliqué avec un: «Lâche-moi». Ce dernier dit plutôt vouloir mettre fin à la division en éliminant les politiques de bilinguisme «excessives».

Pour la chef du NPD Jennifer McKenzie, qui dit essayer d’apprendre le français, il s’agit d’une compétence importante. Elle croit toutefois que de rouvrir ce débat «est vraiment contre-productif et irresponsable».

En fin de soirée, les chefs devaient d’ailleurs participer à un autre débat et en français justement. Les candidats étaient cependant aidés par la traduction simultanée.

Les électeurs du Nouveau-Brunswick peuvent voter par anticipation samedi et lundi. Le scrutin général aura lieu le 24 septembre.

Note aux lecteurs: Version corrigée. Il faut bien lire que l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick propose de mettre fin à certaines formes de dualité de service en français et en anglais, et non de mettre fin aux systèmes de santé et d’éducation distincts pour chaque langue officielle comme il était écrit précédemment. Aussi, la formation politique est bien connue en français sous le nom de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, et non du Parti de l’alliance populaire comme il était écrit dans la dépêche.

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