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Retour des parlementaires à leurs travaux

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les députés fédéraux sont de retour à Ottawa lundi pour la reprise des travaux parlementaires. Les libéraux de Justin Trudeau auront un an pour convaincre les électeurs de les réélire en octobre 2019. Parmi leurs priorités, deux projets de loi. L’un pour la mise en oeuvre la nouvelle mouture du Partenariat transpacifique, un accord de libre-échange conclut avec dix pays de la région du Pacifique, l’autre sur l’équité salariale. Mais des dossiers sur lesquels le gouvernement Trudeau a moins de contrôle risquent de l’accaparer. Les partis d’opposition auront aussi leurs propres chats à fouetter.

ALÉNA

La renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain n’est toujours pas terminée malgré la date butoir qui ne cesse d’être repoussée. La pression est forte pour qu’une entente soit conclue avant le 1er octobre. C’est le jour où elle doit être présentée au Congrès américain pour qu’elle soit en vigueur avant l’entrée en poste en décembre du nouveau président mexicain Andrés Manuel López Obrador. Les États-Unis ont déjà signé un accord avec le Mexique auquel le Canada pourrait se joindre. Le président américain Donald Trump a déjà menacé d’exclure le Canada si les négociateurs canadiens et américains n’arrivent pas à s’entendre. Les Américains veulent des concessions sur la gestion de l’offre au grand dam des producteurs de lait.

Marijuana

La consommation de cannabis sera légale le 17 octobre, soit un mois jour pour jour après la reprise des travaux. Comment cela se passera-t-il ? Les provinces ont adopté des régimes différents pour encadrer la vente de cette drogue. Par exemple, le Québec a choisi d’interdire la culture à domicile, alors que la loi fédérale permet de faire pousser jusqu’à quatre plants. Déjà, on s’attend à des contestations judiciaires. Le cannabis sera vendu par l’entremise de la Société québécoise du cannabis, alors que l’Ontario a récemment choisi de s’en remettre au secteur privé.

Trans Mountain

Plusieurs questions demeurent en suspens depuis que la Cour d’appel fédérale a stoppé le projet d’expansion de l’oléoduc pour une durée indéterminée. Le gouvernement a acheté l’oléoduc déjà existant pour 4,5 milliards $ et s’est engagé à mener à terme le projet d’expansion qui triplerait sa capacité. Trois options s’offrent à lui: interjeter appel devant la Cour suprême, adopter une loi pour affirmer la compétence du gouvernement fédéral en la matière ou refaire ses devoirs comme le recommande la cour. L’augmentation de la circulation de pétroliers près de la côte ouest soulève la controverse en Colombie-Britannique tandis que l’Alberta tient mordicus à ce projet qui permettrait d’exporter davantage de pétrole des sables bitumineux vers l’Asie.

Changements climatiques

Le plan du gouvernement fédéral pour lutter contre les changements climatiques fait face à une vague d’opposition, alors qu’il doit entrer en vigueur dans moins de six mois. La province de l’Ontario s’est récemment retirée du marché du carbone et a joint la contestation judiciaire de la Saskatchewan. Puis, l’Alberta a annoncé qu’elle n’y participerait plus après le jugement de la Cour d’appel fédérale sur l’oléoduc Trans Mountain. Ottawa prévoit imposer dès janvier 2019 une taxe sur le carbone de 10 $ la tonne aux provinces qui refuseront de mettre un prix sur leurs émissions de gaz à effet de serre. Cette taxe augmentera de 10 $ par année pour atteindre 50 $ la tonne en 2022.

Division chez les conservateurs ?

Maxime Bernier arrivera-t-il à recruter suffisamment de membres avec son nouveau parti pour diviser les conservateurs ? Lorsqu’il avait claqué la porte du parti en août, ses anciens collègues l’avaient accusé de vouloir aider Justin Trudeau à obtenir un deuxième mandat. L’ex-premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney l’a également mis en garde contre une division du vote de la droite. Qu’à cela ne tienne, le député de Beauce veut rallier les gens qui en ont assez de la rectitude politique. Son objectif est de présenter 338 candidats du Parti populaire du Canada en 2019.

Les défis du NPD

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh pourra-t-il enfin siéger à la Chambre des communes ? Il se prépare déjà pour l’élection partielle dans Burnaby-Sud, en Colombie-Britannique, dont la date est toujours inconnue. La fin des travaux parlementaires en juin avait été plutôt difficile pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) après le résultat peu satisfaisant de l’élection partielle dans Chicoutimi-Le Fjord. M. Singh avait alors promis de se retrousser les manches. Il a donc effectué une tournée estivale dans cinq régions du Québec pour mieux se faire connaître et apprendre à mieux connaître les Québécois. La grogne se fait également sentir en Saskatchewan où on lui reproche d’avoir exclu le député Erin Weir.

Retour au Bloc québécois?

L’automne sera-t-il ponctué par la réconciliation des cinq députés de Québec avec ceux du Bloc québécois ? C’est ce qu’espère le chef intérimaire bloquiste, Mario Beaulieu. Le parti a décidé de se lancer dans un projet de refondation dans l’espoir de ramener les cinq députés dans ses rangs. Il a également formé un exécutif composé de représentant des deux clans: ceux qui appuyaient le leadership de Martine Ouellet et ceux qui s’y opposaient. Les canaux de communication sont ouverts entre Québec debout et le Bloc québécois, mais les deux formations attendent le dénouement de l’élection au Québec avant de poser publiquement quelque geste que ce soit.

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