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Lisée accuse QS de manipuler l'électorat

Mathieu Belanger / La Presse Canadienne Photo: Mathieu Belanger/La Presse canadienne
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, Qc — Le chef du PQ Jean-François Lisée estime que Québec solidaire (QS) tente de «manipuler l’électorat» en lui cachant des choses, alors qu’il constate la «progression» de la formation de gauche. L’un des reproches lancés à QS a toutefois manqué sa cible, la cachette étant bien visible à l’oeil nu.

Le chef a ainsi continué dimanche à lancer des pointes à cet adversaire politique, qu’il a décrit dimanche comme étant «irréaliste».

M. Lisée déduit cette «manipulation» du fait que la formation politique aurait un «chef caché», et parce qu’il «cacherait» aussi certains de ses objectifs — comme la nationalisation des grandes entreprises — en ne mettant pas son programme politique de l’avant.

«Lorsqu’on a un coporte-parole qui dit qu’elle a le pouvoir alors qu’on sait que c’est faux, c’est de la manipulation. Lorsqu’on dit que l’ancien président du CCM (Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, Gaétan Châteauneuf), un des hommes les plus puissants de l’univers syndical, qui est chef de QS, est juste là pour coller des timbres, c’est de la manipulation», a déclaré M. Lisée.

Les jeunes en particulier détestent être manipulés, a ajouté le chef péquiste, alors qu’il se trouvait à Saint-Jean-sur-Richelieu, pour faire une annonce sur un autre sujet.

Il les invite à poser les questions nécessaires pour faire toute la lumière sur QS.

QS a déjà répondu il y a quelques jours à cette accusation de «chef caché». Puisque la loi électorale oblige la désignation d’un chef, QS a choisi de mettre le nom de son secrétaire général à cette fin. Il s’agit de Gaétan Châteauneuf.

Un programme absent de l’application mobile?

En matinée, le chef Lisée avait soutenu qu’il y avait aussi manipulation parce que QS n’avait pas mis son programme politique sur son site internet, ce qui, selon lui, démontrait qu’il le cachait.

Pourtant, sur le site internet de QS, un document de 92 pages est accessible sous le lien «notre programme», qui suit directement celui de «plateforme électorale» en bas de page.

Interrogé à ce sujet en après-midi par des journalistes ayant tous trouvé facilement le programme de QS en ligne, M. Lisée a offert cette version: pendant les 30 premiers jours de la campagne, le programme n’était pas disponible sur l’application mobile de QS, la façon la plus utilisée par les jeunes pour trouver de l’information, dit-il. Le parti politique l’aurait ajouté en matinée, après qu’il eut dénoncé son absence.

Il concède que le programme était trouvable sur internet. Mais il maintient que tout parti politique fait des choix sur ce qu’il veut mettre de l’avant — et sur ce qu’il veut camoufler.

La manipulation est donc toujours présente, juge le chef.

«Lisez le programme, a insisté le chef du PQ. Parce que les gens de QS n’en parlent pas. Ils ne disent pas que leur objectif est de nationaliser toutes les grandes entreprises du Québec. Ils dissimulent leurs véritables objectifs.

Dans le programme de QS, il est écrit que la formation «vise à long terme, la socialisation des activités économiques» et parle effectivement de «nationalisation de grandes entreprises», mais avec cette distinction: il est précisé «dans certains secteurs stratégiques».

Manon Massé avait répliqué en matinée sur la question du «chef caché».

QS fonctionne avec deux porte-parole, et tout le Québec le sait, a rétorqué Manon Massé, en entrevue avec La Presse canadienne. «Je pense que maintenant il y a juste M. Lisée qui n’a pas compris comment on fonctionne».

Le chef péquiste s’acharne-t-il? «Je vous laisse en juger», a rétorqué Mme Massé, qui ne semblait pas vouloir accorder beaucoup d’importance aux accusations de M. Lisée. «Il me reste une semaine de campagne, on est sur le terrain, et ça ne va pas m’empêcher de continuer».

Depuis le débat des chefs de jeudi dernier, M. Lisée répète que QS bénéficie d’une «partie gratuite» dans cette élection, car la formation politique de gauche n’est pas suivie — comme les autres — par un autobus de journalistes qui la bombardent de questions, tous les jours.

«Il y avait un genre de tabou qui faisait en sorte que personne ne critiquait Québec solidaire. J’ai brisé ce tabou», a-t-il fait valoir dimanche.

Se faisant demander s’il est surpris de la progression de QS, le chef a rétorqué:

«Je la constate, je la constate comme tout le monde et j’appelle à l’équité. Maintenant que QS dépasse les attentes, il doit être traité équitablement, alors discutons du fond des propositions».

Convergence

M. Lisée dénonce désormais QS — et plusieurs de ses positions — un parti avec lequel il avait pourtant tenté de former une alliance électorale l’an dernier. Ce projet dit de «convergence» avait toutefois échoué, les militants de QS l’ayant rejeté.

Malgré tout, «moi, je ne regrette rien», a-t-il déclaré.

«On a fait cette démonstration que, pour nous, le bien commun des Québécois était plus important que nos différences partisanes», a dit le chef, soulignant que QS a choisi plutôt choisi la progression de son parti. L’intérêt partisan l’a emporté, analyse-t-il.

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