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AEUMC: l’incertitude commerciale renaît après les élections de mi-mandat

Kevin Hagen / The Associated Press Photo: Kevin Hagen / The Associated Press

OTTAWA — Le nouvel environnement politique aux États-Unis, après les élections de mi-mandat de mardi, risque d’ajouter une couche d’incertitude aux relations commerciales avec le Canada, ont estimé mercredi des experts.

Selon eux, maintenant qu’une majorité de démocrates ont été élus à la Chambre des représentants, la ratification de l’accord récemment conclu entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, connu sous l’acronyme d’AEUMC, devra probablement attendre jusqu’en 2019 — ou peut-être même 2020.

Lawrence Herman, avocat et conseiller en politiques publiques spécialisé dans les questions commerciales, s’attend à ce que le pacte soit éventuellement approuvé, mais il prévient que l’accord de principe risque de s’effondrer, en particulier si les démocrates jugent que l’adoption de l’accord n’est pas politiquement avantageuse pour leur parti.

D’une façon ou d’une autre, M. Herman estime que les entreprises canadiennes sont maintenant confrontées à de nouvelles inconnues lorsqu’elles tentent de prendre des décisions en matière d’exportation et d’investissement.

Dan Ujczo, spécialiste en commerce international établi en Ohio, estime qu’une ratification de l’AEUMC au printemps constituerait un véritable «miracle politique». Le Congrès ne pourra pas se prononcer avant le mois de mars, soutient-il, en raison de considérations techniques qui requièrent un certain temps, notamment la désignation d’un nouveau président de la Chambre des représentants.

Aux États-Unis, les accords commerciaux doivent être adoptés à la fois par la Chambre des représentants et le Sénat, où les républicains viennent de consolider leur majorité.

M. Ujczo, également associé au cabinet d’avocats Dickinson-Wright, croit que le vote sur l’AEUMC devra attendre jusqu’en 2020. Mais Capri Cafaro, de l’École d’affaires publiques de l’American University à Washington, est plus optimiste.

Auparavant chef de la minorité démocrate au Sénat de l’Ohio, Mme Cafaro s’attend à ce que l’AEUMC se trouve rapidement à l’ordre du jour et ce, grâce à collaboration de son ancien parti.

«Je ne pense pas que ça posera problème, mais on ne sait jamais», dit-elle.

Le Canada s’intéressera également aux autres impacts que pourrait avoir le nouvel environnement politique américain sur les relations transfrontalières, notamment le sort des tarifs douaniers imposés par l’administration Trump sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance du nord de la frontière.

Le président du syndicat Unifor, Jerry Dias, dont l’organisation représente les travailleurs du secteur de l’automobile, affirme que, maintenant que les élections de mi-mandat sont terminées, les députés canadiens de tous les partis doivent exercer davantage de pression pour obtenir la suppression des tarifs, qui, selon lui, ont été imposés pour marquer des points politiques avec la base républicaine.

Mais ni Mme Cafaro ni M. Ujzco ne s’attend à ce que les tarifs soient levés de si tôt.

M. Ujzco dit espérer que ces tarifs — auxquels les alliés des États-Unis, dont le Canada, ont répliqué avec leurs propres tarifs — se dissipent d’ici la fin du mois, au moment de la signature du nouvel accord, mais la communauté des affaires s’attend selon lui à ce qu’ils restent en place au moins jusqu’à l’an prochain.

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