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Irrité de voir Sico plier bagage, Legault suggère un boycott de l’entreprise

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne

BOSTON — Irrité de voir le fabricant de peinture Sico plier bagage au Québec en délocalisant d’importantes activités en Ontario, le premier ministre François Legault suggère un boycott de cette entreprise.

Vers septembre 2019, Sico fermera son usine du secteur de Beauport, à Québec, ainsi que son centre de distribution de la région de Montréal, ce qui devrait se traduire par la perte de 125 emplois, d’après la société.

«Cela m’achale, je vous avoue, je ne sais pas si les Québécois doivent continuer à acheter de la Sico qui n’est pas (fabriquée) au Québec», a-t-il dit, jeudi, au deuxième et dernier jour de sa mission économique à Boston, au Massachusetts.

En plus de ses diverses succursales québécoises, Sico détient des bureaux administratifs à Longueuil. L’entreprise avait cité des enjeux de compétitivité afin de justifier cette délocalisation.

M. Legault a lui-même siégé au conseil d’administration de l’entreprise qui a vu le jour à Québec en 1937 avant de passer aux mains de la hollandaise AzkoNobel en 2006, puis de l’entreprise américaine PPG en 2013.

Invité à dire s’il appelait carrément au boycott, le premier ministre a répété que la situation le dérangeait, ajoutant qu’il fallait voir quelles autres marques de peinture étaient fabriquées au Québec.

«Je pense que les Québécois doivent être sensibles à l’achat local, donc, acheter des produits qui sont fabriqués au Québec», a expliqué le premier ministre.

En fin d’après-midi, M. Legault s’est défendu d’avoir utilisé le mot boycott, mais a aussitôt ajouté qu’il incitait les Québécois à acheter la peinture de fabricants québécois.

Selon lui, cette autre «mauvaise nouvelle» est le résultat de la perte d’un autre siège social lorsqu’on décide de laisser aller le contrôle d’une entreprise locale.

En disant penser aux travailleurs touchés, M. Legault a indiqué que son gouvernement allait se pencher sur le dossier afin de déterminer s’il serait possible de convaincre l’entreprise de revenir sur sa décision.

«Mais c’est l’entreprise, en bout de ligne, qui va prendre la décision, a-t-il prévenu. Cela renforce le fait que M. (Pierre) Fitzgibbon (le ministre de l’Économie) est en train de travailler sur un plan pour que l’on arrête de perdre nos sièges sociaux, pour que l’on arrête de vendre nos belles entreprises à l’étranger.»

M. Legault a expliqué qu’il désirait voir Investissement Québec s’impliquer davantage afin de trouver des actionnaires de contrôle éventuels qui participeraient au maintien des sièges sociaux dans la province, ce que le gouvernement libéral précédent n’a pas fait, a-t-il déploré. Le premier ministre a entre autres suggéré la mise en place d’actions à droit de vote multiple pour les entreprises québécoises cotées en Bourse.

Les dernières semaines ont été difficiles au chapitre des nouvelles économiques au Québec.

Au début du mois, Rona a fait les frais d’une restructuration chez Lowe’s, puisque 24 magasins du fleuron québécois mettront la clé sous la porte alors que le géant américain procédera à 31 fermetures d’établissements au Canada d’ici la fin janvier.

Cela devrait envoyer une soixantaine de personnes au chômage.

Puis, la semaine dernière, Bombardier a procédé à une autre restructuration majeure, annonçant l’élimination de 5000 postes, dont 2500 au Québec, d’ici 18 mois, en plus de vendre des actifs, dont le programme de ses avions à hélices Q400 à la britanno-colombienne Viking Air pour 300 millions $ US.

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