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La STQ achète un traversier temporaire

Photo: Archives Métro
Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

La Société des traversiers du Québec (STQ) a été incapable de louer un traversier et s’est donc résignée à en acheter un qui sera revendu quand les problèmes sur la traverse Matane – Baie-Comeau – Godbout seront résolus.

En procédant à cette annonce, mercredi à Matane, le président-directeur général de la Société, François Bertrand, a également promis que des compensations seront offertes «pour certains clients touchés par l’arrêt du service maritime», laissant ainsi entendre que tous les clients ne seraient pas traités sur le même pied.

Les modalités de cette compensation ne sont pas encore finalisées, mais M. Bertrand a précisé que l’interruption a eu un impact «notamment sur les entreprises de transport».

L’admissibilité et les modalités seront communiquées aux clients dans les prochains jours.

2,1 M $ pour un bateau âgé et beaucoup plus petit

La Société se porte donc acquéreur du NM Apollo de la compagnie Labrador Marine inc., une entreprise privée de Terre-Neuve-et-Labrador, pour un peu plus de 2,1 millions $, parce qu’il a été impossible de trouver un bateau à louer à temps pour le 1er février, alors que le CTMA Vacancier, qui a pris temporairement la relève, doit être retourné à la Coopérative des Îles-de-la-Madeleine pour reprendre le service aux Îles.

«Une interruption du service maritime n’était pas envisageable. Dans ces circonstances, l’achat de l’Apollo pour une utilisation temporaire était la seule alternative possible», a fait valoir M. Bertrand.

L’Apollo, qui assurera encore le service entre St. Barbe et Blanc-Sablon pour quelques jours avant de rallier Matane, a été construit en 1970 et ne représente qu’une solution temporaire, d’où l’intention de le revendre dès qu’il ne sera plus requis.

La Société devra d’ailleurs ajouter des traverses au besoin puisque l’Apollo ne peut accueillir que 240 passagers et 80 véhicules, ce qui est loin des 800 passagers et 180 véhicules pouvant prendre place à bord du F.-A.-Gauthier, qu’il doit remplacer le temps que celui-ci soit réparé.

Un nouveau navire bientôt

La STQ reprend en parallèle ses démarches pour l’achat d’un autre traversier devant servir en permanence pour la relève du F.-A.-Gauthier, démarches qui avaient été délaissées.

M. Bertrand a indiqué que des négociations vont bon train «en vue de son acquisition prochaine».

«Cette transaction nous assurera une autonomie complète dans la gestion de notre flotte», a-t-il fait valoir, ajoutant que l’initiative «répond à une récente demande du ministre des Transports», François Bonnardel, qui n’avait pas caché son mécontentement de voir la STQ dans une position aussi précaire.

Un achat décevant

Pendant ce temps, le F.-A.-Gauthier est en cale sèche au chantier maritime Davie, de Lévis, afin d’identifier le problème constaté avec ses propulseurs et le corriger.

Les coûts de services temporaires de transport depuis l’arrêt de service du F.-A.-Gauthier s’élèvent jusqu’ici à 1 million $. Cette facture, qui comprend le transport aérien initialement mis en place et l’affrètement du CTMA Vacancier, sera gonflée par les coûts de réparation du F.-A.-Gauthier.

Clairement irrité par toute cette saga, François Bertrand a promis que des compensations seraient réclamées auprès du constructeur du F.-A.-Gauthier, un navire flambant neuf acquis au coût de 180 millions $ d’un chantier italien et entré en service en 2015.

«Vous pouvez être certains que nous évaluerons avec attention toutes les pistes d’action qui s’offrent à nous pour récupérer les sommes que ce bris a pu imposer à la STQ et aux contribuables québécois», a-t-il affirmé, laissant échapper dans la même phrase un peu plus tard qu’on était «extrêmement insatisfaits» et «très mécontents» face à cette situation.

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