SNC-Lavalin: résultats en santé à la fin du troisième trimestre
Malgré d’importantes restructurations et l’ombre du procès judiciaire qui la touche, la compagnie d’ingénierie SNC-Lavalin s’en sort sans trop d’égratignures en ce qui concerne ses résultats financiers, à la fin du troisième trimestre de 2019.
L’entreprise québécoise présentait jeudi ses résultats financiers pour la dernière période. Ses produits totaux ont légèrement dégonflé par rapport au troisième trimestre de 2018, passant d’environ 2,6 G$ à 2,4 G$. Ses profits nets ont toutefois augmenté de 40 M$.
La vente de l’autoroute 407, en Ontario, aura toutefois permis au groupe d’éponger sa dette. Elle a baissé de 2,4 G$ en comparaison à juin 2019.
«Nous sommes résolus à atteindre nos objectifs et produire des résultats constants dans l’exécution de notre nouvelle orientation stratégique», a affirmé le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Ian L. Edwards.
Brassage de cartes
La compagnie a pris la décision en juillet de retirer ses investissements dans plusieurs volets phares de son cahier d’activité. Elle avait alors affirmé qu’elle se concentrerait désormais «sur la gestion des risques».
Selon M. Edwards, c’était la décision à prendre. «Même s’il est encore tôt, les décisions que nous avons prises en juillet […] portent fruit et j’estime que les progrès réalisés sont encourageants», a soutenu le président nouvellement nommé.
Une affaire de plusieurs mois
SNC-Lavalin nage dans des eaux troubles depuis l’an dernier. La compagnie doit passer en cour au Québec afin de subir un procès pour fraude et corruption en raison d’agissements suspects en Libye. Le procès criminel pour corruption et fraude d’un ex-dirigeant de l’entreprise, Sami Bebawi, s’est d’ailleurs ouvert jeudi, à Montréal.
La compagnie est aussi impliquée dans un scandale politique. La députée indépendante Jody Wilson-Raybould affirme sans détour que des membres du Bureau du premier ministre lui ont demandé de fournir à SNC-Lavalin un accord de réparation alors qu’elle était procureure générale et ministre de la Justice dans le gouvernement libéral de Justin Trudeau.
Le commissaire à l’éthique canadien, Mario Dion, a dévoilé au mois d’août un rapport sur la gestion de l’affaire par le premier ministre. Il y conclut que M. Trudeau a violé la Loi sur les conflits d’intérêts.
Le chef du Parti conservateur (PCC), Andrew Scheer, a d’ailleurs longtemps talonné le premier ministre, réélu depuis, sur la question. En campagne électorale, il avait demandé une enquête judiciaire sur les agissements de son adversaire politique.