Des chercheurs dresseront un large portrait de l’adoption internationale
Face à un manque de documentation sur les personnes issues de l’adoption internationale, un groupe de chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières amorce un large processus d’enquête pour en apprendre plus sur cette portion de la population.
«Ça fait des années que je travaille auprès des familles qui ont adopté à l’international. Du côté du Secrétariat à l’adoption internationale, qui relève du ministère, il n’y a pas de profils de ces personnes-là», observe la professeure Patricia Germain, en charge de ce projet.
«On les adopte, mais on ne sait pas ce qu’ils deviennent après, quels sont leurs besoins», poursuit-elle.
La professeure au Département des sciences infirmières de l’UQTR veut dresser une base de donnée qui remonte à 1990, grâce à une enquête en ligne et des entrevues. Les résultats préliminaires devraient arriver au cours de l’été 2020, estime-t-elle.
Difficultés à long terme
Les problèmes de l’accompagnement des personnes adoptées peuvent survenir plus tard dans la vie, soutient Mme Germain. «Parfois, ces défis-là peuvent être un peu lourd au quotidien, lance l’experte. Que ce soit à l’entrée à l’école, pendant le passage à l’adolescence ou même quand ces personnes veulent devenir parents.»
«Ça a été soulevé dans plusieurs études que ne pas avoir accès à des informations sur ses origines, ça peut amener des questionnements», constate-t-elle.
L’équipe de recherche aura l’objectif d’engranger les informations de l’ensemble des personnes interrogées sur leur santé mentale et physique, ainsi que sur différentes composantes sociales. «On va poser beaucoup de questions sur les difficultés vécues et les bon coups», dit Mme Germain
«Faire l’effort de dresser un portrait, ça va aider. C’est vraiment par souci d’effort collectif qu’on aborde ce projet», affirme-t-elle.