Logement: reprise des visites d’appartements, baisse du nombre de loyers impayés

Alors que le 1er juillet approche à grand pas, les visites d’unités de logement ont repris en force au Québec, tandis que le nombre de loyers impayés est en diminution, selon un sondage.

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) a publié mardi les résultats d’un coup de sonde mené du 6 au 11 mai auprès de 2000 propriétaires de logements dans la province. Celui-ci fait état d’une reprise en force des visites d’appartements alors que le taux d’inoccupation des logements a continué de se resserrer sur l’île de Montréal pour se situer à 1,1%.

«Après un creux à la fin mars, on voit qu’en mai, on a vu une reprise, au point qu’on fait encore plus de visites présentement qu’au même moment l’an dernier», souligne à Métro le directeur des affaires publiques à la CORPIQ, Hans Brouillette.

Toujours difficile de visiter un logement

Plusieurs inquiétudes persistent toutefois à cet égard. Depuis le 24 mars, le gouvernement du Québec déconseille fortement les visites de logements afin de limiter les risques de propagation du coronavirus. Dans ce contexte, des locataires craignent de laisser des personnes visiter le logement qu’ils s’apprêtent à quitter dans les prochaines semaines.

«C’est sûr que toute la question des visites de logements, ça fait partie des principales préoccupations de la part des locataires qui nous contactent», souligne la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain, Véronique Laflamme.

Cette situation, combinée au resserrement du marché locatif, pourrait inciter des locataires à vouloir annuler le départ de leur logement, estime la porte-parole. Cette dernière presse donc Québec de permettre aux locataires qui peinent à trouver un logement de pouvoir «annuler la résiliation de leur bail».

«Il ne reste pas beaucoup de logements vacants et plus on va s’approcher du premier juillet, moins il va rester de logements disponibles.» -Hans Brouillette, directeur des affaires publiques pour la CORPIQ 

Moins de loyers impayés

D’autre part, le nombre de loyers impayés est en baisse au Québec, selon le sondage. Celui-ci indique qu’en date du 6 mai, 9% des locataires n’avaient pas encore payé leur loyer pour le mois en cours. À la même date, le mois dernier, ce pourcentage s’élevait à 14%.

C’est sur l’île de Montréal que le pourcentage de locataires n’ayant pas encore payé leur loyer du mois de mai est le plus élevé, à près de 15%. C’est toutefois 4% de moins qu’au même moment, le mois dernier.

«Il y a une amélioration, mais quand même, 15% du loyer impayé, c’est énorme», souligne M. Brouillette. Ce dernier qualifie de surprenant que ce pourcentage demeure aussi élevé dans la métropole malgré les mesures prises par les différents ordres de gouvernement. Le gouvernement fédéral a notamment mis en place la Prestation canadienne d’urgence, tandis que Québec offre un prêt de 1500$ aux locataires ayant vu leurs revenus chuter pendant la crise sanitaire. Celui-ci est remboursable d’ici août 2021. 

«Je ne comprends pas ce que les locataires font avec cet argent-là», laisse-t-il tomber. 

Au FRAPRU, toutefois, on constate que des locataires continuent de gratter les fonds de tiroir afin de pouvoir payer leur loyer.

«On entend des locataires qui ont grugé toutes leurs économies. On entend aussi des locataires qui ont dû couper dans la nourriture pour payer leur loyer», indique-t-elle.

La CORPIQ prévient d’ailleurs que les propriétaires pourraient être plus sélectifs dans le choix des futurs locataires pour leur logement cette année. Une situation qui pourrait rendre la recherche d’un logement encore plus complexe pour les personnes à faible revenu.

«Avec un taux d’inoccupation faible, les propriétaires sont plus vigilants et sélectifs»,souligne M. Brouillette.