Les réserves autochtones se protègent de la COVID-19
Plusieurs semaines se sont écoulées depuis l’ouverture des barrages routiers imposés par les Mohawks pour bloquer l’arrivée des touristes. Nombreux sont les articles qui relatent l’actualité des grandes métropoles du Québec mais peu abordent le sujet des territoires autochtones. Les communautés des Premières Nations ne possèdent pas, ou presque peu, de ressources provinciales, elles doivent eux mêmes s’organiser pour contrer l’épidémie planétaire.
Selon un récent sondage du gouvernement fédéral, les Premières Nations du Québec ont le plus bas taux de nombre de cas par région, soit 47 personnes infectées et de 5 décès.
«Notre succès, on le doit grâce à nos efforts pour protéger notre région! Mais depuis que l’économie a été relancée en juin, des milliers de personnes entrent sur notre territoire et on n’a pas le choix de laisser aller la situation», lance le grand chef du Conseil mohawk de Kanesatake, Serge Otsi Simon.
Les maladies plus létales que la guerre
Dans la partie ouest des États-Unis, le taux de mortalité chez les Premières Nations est plus important comparativement aux populations canadiennes. La Nation navajo compte 548 morts, les Apaches d’Arizona, 58 morts, ainsi que la nation Choctaw du Mississippi a maintenant 78 morts. Au Canada, 11 décès ont été déclarés. «La plus grande cause de décès chez les Premières Nations n’est pas la guerre, mais l’arrivée des maladies», lance le grand chef du Conseil mohawk.
À ce jour, le territoire mohawk a recensé neuf cas. Aucun décès en lien avec la COVID-19 n’a été enregistré. Mais, selon Serge Otsi Simon, 50% de la population a des problèmes de santé, dont plusieurs souffrant de diabète, et seraient donc plus vulnérables au virus.
Contrer la contamination
Plusieurs mesures ont été mises en place pour préserver le territoire mohawk. Parmi celles-ci, on retrouve des mesures d’hygiène strictes et des barrages routiers. La communauté a été équipée de vestes d’identification, de masques et à la création d’une banque alimentaire.
«Depuis que nous avons rouvert les accès à notre territoire, nous avons 12 personnes dans le secteur d’Oka qui ont été testées positives, dont 9 provenant de notre communauté», explique Serge Otsi Simon.
Selon Olivier Godin-Héeu, résident du village d’Oka, ces barrages ont également servi à protéger les habitants d’Oka. «J’ai aimé que les Indiens puissent mettre leurs barrages plus loin qu’à la frontière de leur territoire, cela nous permettait aussi de nous sentir en sécurité.»