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Québec veut mieux encadrer les soins aux Autochtones

Le ministre Ian Lafrenière
Le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière Photo: Capture d'écran

Plus d’un mois après la mort de l’Atikamekw Joyce Echaquan, qui a ébranlé le Québec, le gouvernement de François Legault met sur pied une série de mesures visant à assurer la «sécurisation culturelle» des personnes Autochtones dans le réseau de soins.

Une «réponse directe» aux recommandations de la Commission Viens sur les relations entre les Autochtones et certains services publics, a indiqué le nouveau ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, l’accompagnait vendredi, à Montréal.

Il s’agirait de la première d’«une série d’annonces». Ce premier volet coûtera 15 M$ annoncés précédemment. Des fonds qui doivent permettre de lancer des formations adaptées pour le personnel de la santé.

«Tout le personnel» devra s’y plier, a martelé le ministre de la Santé. Une concentration particulière sera portée sur le Centre hospitalier de Lanaudière, où Mme Echaquan a tragiquement perdu la vie, en septembre.

En plus de mieux former les membres du personnel hospitalier, Québec désire procéder à l’embauche de «navigateurs», qui doivent «accompagner les usagers autochtones» à l’intérieur du système de soins. M. Dubé désire engager des membres des Premières Nations pour remplir ces postes.

La mise en place de cliniques spécialisées est encore à l’étude, assure le ministre Lafrenière. On en compte trois au Québec. Aucune n’opère à Montréal, où plusieurs dizaines de milliers de membres des communautés autochtones résident.

«Il y a plusieurs projets qui sont développés au Québec. Il y a même quelque chose qui a été présenté de développer une caravane. Au final, ce qu’on veut, c’est de se rendre dans le réseau de la santé au complet», a soutenu M. Lafrenière.

28 septembre

La mort de Joyce Echaquan à la fin du mois de septembre a eu l’effet d’une onde de choc. Dans les instants avant sa mort, la mère de sept enfants a été criblée d’insultes racistes. Les informations révélées jusqu’à maintenant démontrent que deux membres du personnel de soins à Joliette les ont proférées. Toutes deux ont perdu leur emploi.

Dans les jours suivant la mort de Mme Echaquan, on soulignait le premier anniversaire du dépôt du Rapport Viens. Nombre de communautés autochtones ont dénoncé que les choses n’aient pas avancé dans le réseau de la santé.

Talonnée sur les soins de santé offerts aux personnes autochtones, l’ex-ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours, en a même écopé de son poste. C’est M. Lafrenière, un ex-policier, qui l’y remplace.

Plusieurs enquêtes, dont une publique, sont en cours pour déterminer les circonstances de la mort de Joyce Echaquan. Sa famille a également amorcé des procédures juridiques.

Encadrer dans la loi

L’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL) a réagi favorablement vendredi aux nouvelles mesures du gouvernement Legault. D’ailleurs, a indiqué le ministre Lafrenière, l’élaboration du plan s’est faite avec les représentants de communautés autochtones.

S’il se réjouit des nouvelles annonces, le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, presse Québec «d’encadrer ces pratiques de sécurisation culturelle par des mesures législatives». «Il y a urgence», a-t-il souligné vendredi dans un communiqué de presse.

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