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Pauline Marois appelle les femmes à se lancer en politique municipale

Maxime Laporte, Pauline Marois et John Parisella
Pauline Marois est entourée de Maxime Laporte et de John Parisella. Photo: François Carabin/Archives Métro

L’ancienne première ministre du Québec, Pauline Marois, invite les femmes à faire le saut en politique municipale afin que les conseils municipaux s’approchent de la parité dans un an.

«Je pense que les femmes apportent leur différence en politique et peuvent changer le monde avec leurs façons de faire, leurs aptitudes et leurs talents», soulève l’ex-élue péquiste, qui appellent les femmes à «ne pas avoir peur du pouvoir».

Mme Marois a accordé une entrevue à Métro vendredi, en marge d’une conférence en ligne organisée par la Commission Femmes et gouvernance de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) à laquelle elle a pris part en début d’après-midi. À un an des élections municipales, cet événement s’inscrit dans une série de démarches entreprises par l’UMQ pour inciter davantage de femmes de se lancer en politique municipale.

«Il ne faut pas se sentir coupable quand on a des enfants et il ne faut pas penser que c’est seulement sur nos épaules que pèsent les obligations du partage famille-travail», souligne notamment Mme Marois. Cela ne doit pas empêcher des femmes de faire le saut dans l’arène municipale, indique-t-elle.

L’ancienne politicienne, qui a occupé plusieurs ministères pendant son parcours à l’Assemblée nationale, presse d’ailleurs les médias et l’ensemble de la société à mettre fin aux préjugés que continuent de subir les politiciennes et les candidates à des élections. Une situation détaillée dans une récente étude de l’UQAM.

«Moi-même, j’ai été victime [de stéréotypes], confie-t-elle à Métro. C’est un peu un double standard. On ne regarde jamais comment les hommes sont habillés. On ne se préoccupe pas de leur ton de voix. Nous, on subit toujours ça.»

«Se priver de 50% de notre talent et de notre créativité, ce n’est pas acceptable. Or, nous formons 50% de la population.» -Pauline Marois, ex-première ministre du Québec

Des gains «trop lents» dans les villes

D’une élection à l’autre, la représentation féminine totale dans les conseils municipaux du Québec augmente d’environ 2%. À la suite des dernières élections municipales, en 2017, le nombre de conseillères dans les villes du Québec a ainsi atteint 2 358. Elles représentent ainsi environ 34% de l’ensemble des personnes élues à ces postes.

Par ailleurs, malgré l’arrivée il y a quatre ans de femmes à la tête notamment de Montréal, de Saguenay et de Longueuil, on compte encore aujourd’hui seulement 18,8% de mairesses au Québec, selon des données de l’UMQ.

«Les gains sont trop lents au niveau des municipalités», tranche Mme Marois. En comparaison, un peu plus de 40% des personnes élues à l’Assemblée Nationale sont des femmes. C’est notamment le cas de Dominique Anglade, qui dirige le Parti libéral du Québec depuis mai.

«Ça avance quand même très lentement [la présence de femmes en politique municipale]», constate également la présidente de la Commission Femmes et gouvernance de l’UMQ, Maude Laberge, qui appelle à «multiplier les actions» visant à sensibiliser les femmes à faire le saut dans l’arène municipale.

Les impacts de la pandémie

Mme Laberge appréhende d’ailleurs les impacts que pourrait avoir la pandémie sur la participation des femmes aux prochaines élections municipales. Plusieurs études ont montré dans les derniers mois que la crise sanitaire a affecté de façon disproportionnée les femmes.

Celles-ci sont notamment plus nombreuses à travailler dans le réseau de la santé, qui a subi divers bouleversements ces derniers mois. Elles ont également perdu leur emploi dans un plus grand nombre que les hommes, comme en témoignent des données de Statistique Canada.

«Il y a une inquiétude», laisse tomber Maude Laberge. Elle craint que dans ce contexte, les femmes soient moins nombreuses à prendre part aux prochaines élections municipales, en novembre 2021.

Or, «c’est d’autant plus important maintenant d’avoir des élus qui représentent toute la société», estime la présidente de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy. Il est primordial, selon elle, que les femmes prennent davantage part aux décisions qui viendront modeler «l’après-pandémie» dans les prochaines années.

L’UMQ se donne comme cible d’atteindre la parité dans les conseils municipaux l’an prochain.

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