Biden signe 17 décrets, dont l’annulation du projet d’oléoduc Keystone XL
Quelques heures seulement après avoir été assermenté, le nouveau président des États-Unis, Joe Biden, a signé une série de décrets, notamment un annulant le projet d’oléoduc Keystone XL.
Parmi les 17 décrets signés par le 46e président, 9 visent à renverser des politiques de l’administration Trump.
Outre le décret pour annuler le projet d’oléoduc, M. Biden a signé des documents visant à obliger les agences fédérales à revoir plus de 100 actions de Donald Trump en matière d’environnement.
D’abord rapportées par CBC, les intentions du président démocrate de mettre un terme au projet d’oléoduc Keystone XL avaient mené aujourd’hui à la suspension des travaux par le promoteur TC Energy.
Le nouvel occupant de la Maison-Blanche a également signé un décret pour que les États-Unis réintègrent l’Accord de Paris sur le climat, ce que n’a pas manqué de souligner le président français Emmanuel Macron.
Un autre lance le défi «100 jours avec un masque» pour demander aux Américains de se couvrir le visage et impose le port du masque sur toutes les propriétés appartenant au gouvernement fédéral afin d’éviter la propagation du coronavirus, alors que les États-Unis ont franchi hier la triste barre des 400 000 morts.
Un «coup de poing au ventre» de l’Alberta
Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, n’a pas tardé à réagir quant à l’annulation de Keystone XL, un projet dont les retombées économiques étaient estimées à 30 milliards pour sa province. Il a reproché au président de ne pas avoir communiqué avec lui avant de prendre cette décision.
«En tant qu’amis et alliés des États-Unis, nous sommes profondément troublés qu’un des premiers gestes de Biden en fonction ait été de révoquer le permis présidentiel de Keystone XL. C’est un coup de poing au centre des économies du Canada et de l’Alberta. Tristement, c’est une insulte dirigée [contre] l’allié et [le] partenaire d’échanges des États-Unis.»
M. Kenney a indiqué qu’il évaluait toutes les options légales possibles pour contester la décision du nouveau président.
Les partis fédéraux avaient tous réagi plus tôt cette semaine aux intentions de M. Biden. Le gouvernement de Justin Trudeau a déclaré qu’il continuerait de défendre le projet, et les conservateurs ont demandé que le premier ministre communique avec la nouvelle administration américaine pour empêcher l’annulation. Le NPD, le Parti vert et le Bloc québécois se sont réjouis du rejet de Keystone XL.
Joe Biden s’entretiendra vendredi avec Justin Trudeau pour la première fois en tant que président.
Assermentation dans une ville barricadée
Quelques minutes avant midi, Joe Biden a prêté serment, devenant le 46e président des États-Unis, un pays sous haute tension, alors que Washington était protégée par 25 000 membres de la Garde nationale. Des menaces rapportées par le FBI à la suite de l’émeute du Capitole ont amené les autorités à mettre en place cet imposant dispositif de sécurité.
«Je serai un président pour tous les Américains, a déclaré Joe Biden. […] Ensemble, nous écrirons une histoire américaine d’espoir et non de peur, d’unité et non de division.»
Kamala Harris, qui a passé une partie de son adolescence à Montréal, est devenue la première femme et la première personne de couleur à occuper la fonction de vice-présidente des États-Unis.