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Vert, rouge, blanc… et un peu de Rose

Ça devait faire au moins trois vies que je me promettais d’assister au défilé de la Saint-Patrick sur Sainte-Catherine. Puisque j’aime la bière, les rousses, et parce qu’on raconte qu’on a tous un peu de jus de trèfle qui coule dans nos veines, c’est ce dimanche que la fête et moi nous étions enfin donné rendez-vous.

Pas habitué aux horaires de la procession, je suis arrivé trop tard pour la parade. Mais juste à temps pour voir aller les party animals de l’ouest. Oh, la belle gang… Sans parler de cette fâcheuse habitude qu’ils ont de gueuler comme des putois entre deux rots. Des poèmes, rien de moins.

«C’est toujours comme ça», m’a raconté un commerçant, là où j’étais entré pour prendre une pause de décadence. Pour accéder à son magasin, j’avais dû enjamber le corps d’un imbibé qui venait tout juste de s’affaler de tout son long sur le trottoir. Il y a deux ans, un autre ti-cul trop paqueté s’était fait rouler dessus quand il avait essayé de grimper sur un char allégorique. Et dimanche, en rentrant chez moi, j’ai appris qu’un gars était tombé de son balcon du deuxième. Trop de fun j’imagine.

En songeant au réveil des ivrognes le lendemain matin, j’ai compris pourquoi le vert était la couleur qui convenait parfaitement à cette fête. Parce qu’eux autres, ils appellent ça une fête.

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Rouge comme le visage ensanglanté de Georges Saint-Pierre au terme de son combat de samedi soir. On parlait d’un gros week-end de sport avec les matches du Canadien et de l’Impact, le retour de la Formule 1 et l’affrontement entre notre GSP (pour les intimes…) et le méchant-fou-furieux-et-baveux Nick Diaz. Saint-Pierre a peut-être remporté la bataille, mais après avoir vu sa face enflée comme une balloune lors du point de presse post-combat, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur la légitimité «sportive» d’une telle activité. Oui, on le concède, faut être particulièrement en forme pour se battre ainsi. Mais pour ce qui est de la noblesse qui est censée faire partie intégrante des combats extrêmes, bof…

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Blanc comme un drap : le visage de Raymond Bachand quand il a appris les résultats de la course qui a couronné le nouveau chef des rouges, Philippe Couillard. Il n’y a rien de déshonorant à perdre une course à trois. Pourvu que l’on ne finisse pas troisième… La politique est cruelle et les règlements de compte y sont nombreux. J’ai l’impression que l’avenir de Raymond Bachand au sein des forces libérales provinciales sera
bien court et pas très amusant pour lui.

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Vert, rouge et blanc comme les couleurs du drapeau des Patriotes. La semaine dernière, Paul Rose est mort. Il n’en fallait pas plus pour se demander si l’homme méritait un hommage de la part du peuple québécois et de ses élus? En ce qui me concerne, même s’il a été démontré qu’il était absent de la maison de la rue Armstrong à Saint-Hubert au moment du décès de Pierre Laporte, la réponse est un n-o-n sans équivoque.

Pierre Laporte est mort alors qu’on le privait de la chose la plus élémentaire qui soit : sa liberté. Il n’y a pas une cause au monde qui autorise qui que ce soit à agir ainsi. Aucune.

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