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Philantropie: les boomers et aînés sont les principaux donateurs

Photo: iStock

Au Québec, l’âge moyen du donateur moyen est de 62,2 ans selon une étude sur l’évolution de la philantropie au Québec menée auprès de 75 organismes de bienfaisance dans la province. Sur tous les philantropes dont l’âge est connu, 67% sont nés avant 1965. Alors que les habitudes changent avec les nouvelles générations, tout l’écosystème réfléchit à son avenir.

«Il y a tout un changement démographique: de une nouvelle génération [arrive], avec des moyens moins importants. Ces gens ont de la misère trouver une maison, payer leurs études, ne peuvent pas contribuer au même niveau que des retraités», fait remarquer Daniel H. Lanteigne, président de la section du Québec de l’Association des professionnels en philanthropie (AFP).

Daniel H. Lanteigne, président de la section du Québec de l’Association des professionnels en philanthropie (AFP). Photo:

Et il y a de quoi faire, car les nouvelles générations ont une «volonté d’être plus généreux». Cela se remarque par exemple dans leur forte réactivité aux campagnes de socio-financement ou pour des projets – des campagnes menées particulièrement sur internet.

En voyant une lettre demande de dons, on n’a pas le même taux de réponse chez un jeune de 19 ans qu’une personne retraitée, plus habituée à la sollicitation postale. Il faut créer des habitudes philantrophiques.

Daniel H. Lanteigne, président de la section du Québec de l’Association des professionnels en philanthropie (AFP)

Et si les donateurs plus âgés – qui représentent la grande majorité des philantropes – donnent souvent pour des causes qui touchent à la santé, les jeunes sont plus sensibles aux questions environnementales et dans le social.

La question des motivations philantrophiques

Considérant la part importante versée par les matures et les boomers, un don moyen moins important chez les générations qui suivent et les tendances sociodémographiques où les prochaines générations sont aussi moins nombreuses, «il nous faudra améliorer la performance du secteur pour fidéliser les donateurs, acquérir de nouveaux donateurs et rehausser le don moyen», note le rapport.

Le nombre de dons a en effet diminué de près de 3 % dans les cinq dernières années. Dans le même temps, le nombre de donateurs a augmenté d’un peu plus de 1 %. «Les organismes vont devoir se pencher avec sérieux sur la question des motivations philanthropiques des nouvelles générations de donateurs», considère l’AFP dans un communiqué.

Comment aller chercher ces jeunes donateurs, «c’est la grande question», pointe M.Lanteigne. «Toutes les organisations sont à la recherche de comment on va mobiliser, engager l’action des jeunes et en faire la relève philanthropique.»

Notons qu’avec la pandémie, les besoins envers les organismes communautaires ont fortement augmenté. Avec lui, l’importance des dons. «Il y a un grand effort collectif à faire pour régler les problèmes de base. Se loger, se nourrir, s’habiller, la philantropie doit améliorer le sort de ceux qui y sont confrontés», poursuit-il. 

Les encourager à donner et les fidéliser est donc nécessaire car si «les enveloppes financières de fonds public ne suivent pas la cadence, avec les besoins qui augmentent, la pression se fait sur le secteur privé. Donc ça prendra toujours plus de philanthropes», conclut le président québécois de l’AFP. 

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