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«Consternation» entourant le départ de Sophie Brochu

Sophie Brochu, la PDG d'Hydro-Québec qui quittera ses fonctions en mai. Photo: Archives, Josie Desmarais, Métro

Le mystère plane toujours quant aux raisons ayant poussé l’actuelle présidente-directrice générale (PDG) d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, à quitter prématurément son poste, deux ans avant la fin de son mandat. La nouvelle fait naturellement l’objet de beaucoup de spéculation et a suscité de nombreuses réactions de la part de différents acteurs syndicaux et politiques.

Les syndicats d’Hydro-Québec affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont exprimé par voie de communiqué leur «consternation», quelques heures après l’annonce du départ de Mme Brochu. Ces derniers craignent qu’une «influence politique ait pu jouer un rôle dans sa décision».

En effet, certaines déclarations récentes de la PDG ont laissé sous-entendre qu’une divergence idéologique régnait entre elle et le ministre de l’Économie et de l’Énergie Pierre Fitzgibbon. Mme Brochu a déclaré publiquement en octobre dernier qu’elle s’inquiétait que le Québec devienne un «Dollarama de l’électricité», se prononçant à l’encontre d’une stratégie gouvernementale visant à monnayer l’électricité à bon prix auprès d’investisseurs internationaux.

Selon des propos rapportés par Radio-Canada, la PDG aurait toutefois affirmé à ses employés lors d’une rencontre virtuelle que «ce n’est pas parce qu'[elle] ne [s]’entend pas avec Pierre Fitzgibbon qu'[elle a] pris cette décision».

Si la tension entre les deux figures publiques était palpable depuis quelques mois, le ministre n’a pas fait écho à ces rumeurs dans un gazouillis publié en réaction à la démission de Sophie Brochu. Il s’est contenté de rappeler les qualités et la contribution au secteur public de la démissionnaire.

Parmi les autres réactions de la classe politique, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a fait part de son souhait de voir un processus de nomination basé sur la transparence et un dialogue national.

Quant au porte-parole de Québec solidaire en matière d’énergie, Haroun Bouazzi, il a qualifié d’inquiétant le départ de Sophie Brochu. «C’est un séisme qui devrait interpeller l’ensemble de la société. Est-ce que M. Fitzgibbon profitera du départ de Mme Brochu pour installer une direction qui lui est fidèle, comme on l’a vu faire à Investissement Québec? Pierre Fitzgibbon doit répondre à ces questions sans délai.»

Enfin, le Chef de l’Assemblée des Première Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, a avoué également partager une certaine préoccupation face au départ de Sophie Brochu, qu’il considère comme une « alliée importante pour les Premières Nations », étant parvenue à se distinguer de ses prédécesseurs par son approche relationnelle avec la communauté.

« Elle a su reconnaître l’importance de l’inclusion des Premières Nations dans les projets de développement de la société d’État tant au niveau des répercussions environnementales que socioéconomiques. »

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