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Prière de s’abstenir

«Me semble qu’on pourrait le laisser faire sa p’tite prière…»  Ainsi s’exprimait la dame la semaine dernière dans un vox pop à propos du maire de Saguenay, Jean Tremblay. Oui oui, celui de qui on parle davantage pour ses principes religieux que pour ses réalisations en tant que premier magistrat de sa ville.

«Sa p’tite prière»…  Il est justement là, le problème. Parce que ce n’est surtout pas une p’tite prière. C’est même une grosse prière. Une prière lourde, vindicative et imposée. Tout le contraire d’un acte de recueillement personnel. Quand le maire dit représenter la majorité des Québécois, «des bons catholiques» comme il l’a déjà spécifié, il oublie un détail important. Oui, peut-être que la majorité des «de souche» ont été baptisés selon les rites de l’Église catholique, mais c’est loin d’être la majorité qui soit pratiquante et prête à s’adonner à des exercices religieux collectifs. Vous, la dernière fois que vous êtes allé à la messe, avez-vous eu de la difficulté à trouver un banc? Ben c’est ça.

Quand même étonnant de voir qu’un homme qui se dit habité par tant de foi chrétienne fasse étalage d’autant de mauvaise foi tout court…

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Vous avez entendu parler du mouvement Anybody but Coderre ou, si vous préférez N’importe qui, mais pas Coderre? C’est un groupe de gens d’affaires qui cherche à convaincre des candidats «de prestige» de se présenter à la mairie de Montréal pour barrer le chemin à Denis Coderre au scrutin municipal de novembre. Ils en parlaient en fin de semaine dans La Presse.

Ça arrive à peu près à chaque rendez-vous électoral qu’on essaie de lancer un missile téléguidé pour accrocher la grosse job à l’hôtel de ville. C’est d’ailleurs dans une démarche N’importe qui, mais surtout pas Bourque que Gérald Tremblay s’était présenté la première fois avec l’appui de ses influents amis. On est à même d’analyser les résultats aujourd’hui…

Hier, on a appris que John Parisella, un de ceux «ciblés» par le groupe de têtes chercheuses, avait choisi de ne pas se présenter. Pour lui, il n’est pas question d’aller en politique contre qui que ce soit, mais pour défendre des idées et des principes. Voilà une conceptions des choses qui l’honore.

On l’a écrit ici même et on est prêt à le réécrire : pour sortir Montréal de cette sale impasse, ça va prendre autre chose qu’un candidat vedette qui n’aura aucune réflexion ni plan d’attaque et qui n’a, à ce jour, manifesté aucun intérêt pour la job. En ce mardi 4 juin 2013, on l’affirme : il est déjà trop tard pour se lancer sérieusement dans la course. Parisella, lui, l’a compris. D’autres montreront-ils la même retenue? Faudrait.

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Ça semblait être une vilaine manie, mais là, ça commence à avoir l’air d’un pattern établi. À savoir refuser de répondre aux questions des journalistes quand on occupe une fonction politique. Prenez vendredi passé, dans la foulée de la chute de l’empire lavallois. Le maire par intérim, Alexandre Duplessis – libre à vous de l’appeler le «sous-maire» – a offert un point de presse à sens unique puisqu’il avait été annoncé qu’il ne répondrait à aucune question à la suite de sa brève allocution. Pendant ce temps, à Toronto, le suave maire Rob Ford répond à une question sur deux quand il daigne avoir un contact avec les scribes. Même chose pour Stephen Harper. Et on ne compte plus le nombre d’élus qui traversent la nuée de microphones tendus vers eux sans dire le moindre mot.

Y’a pas à dire, ça met en confiance…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro

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