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Un sport de riches

Ce soir, à moins d’un fâcheux imprévu, Paul McCartney jouera sur les plaines d’Abraham à Québec. Heureux soient les cousins de la Vieille Capitale et les visiteurs du moment, le spectacle sera sûrement à la hauteur de l’artiste, à savoir, excellent.

Dommage, pour une rare fois, le parterre de Sir Paul ne sera pas rempli.  Pas faute de ne pas avoir essayé, on a rarement vu une vedette de cette envergure se plier comme il l’a fait à une longue série d’entrevues pour essayer de faire sortir les invendus de la billetterie. Bon, c’était peut-être pas la meilleure idée de vouloir commémorer le 5e anniversaire (!) de sa visite gratuite de 2008 mais on tirera quand même une leçon de tout cela.  Malgré tout l’amour et le respect inconditionnel que l’on accorde au Beatle de nos cœurs, le monde n’a peut-être pas les moyens de payer autant pour s’offrir 3 heures de bonheur et d’évasion. Au bout du compte, de payer au minimum 95 $ ou, au mieux, 195 $ par tête de pipe, c’est trop cher pour l’immense majorité d’entre nous. Pareil pour les Stones qui, en cours de route, ont dû ajuster «subtilement» le prix d’admission lors de leur visite au Centre Bell en juin, pareil pour Céline qui est loin d’être «à plaines d’Abraham fermées»  pour sa perfo du week-end prochain et pareil pour tous les artistes de gros calibre.

On a tendance à l’oublier mais le revenu moyen du Québécois est de 835 $/semaine avant impôt (selon un récent calcul de Statistique Canada). Enlevez les coûts du logement, de la bouffe, du transport et de toutes les autres bébelles essentielles, il en reste bien peu pour se divertir. Et il est en plein là le problème. L’homo-quebecus moyen ne peut pas suivre la parade. C’est encore plus cruel quand on pense à ceux et celles qui se cassent le dos à la semaine longue au salaire minimum et qui, peut-être plus que n’importe qui, auraient besoin et le droit on ne peut plus légitime de se changer les idées le temps d’une soirée. Se divertir et s’aérer l’esprit, c’est devenu plus que jamais un sport de riches. Ça ne devrait donc pas être le cas.

L’autre jour, une connaissance racontait que pour aller voir le film Détestable moi 2 en 3-D avec son conjoint et un enfant, la facture s’était élevée à 80 $! Faites le calcul : 3 entrées, l’extra pour la 3-D, un petit popcorn, 2 paquets de bonbons, 2 boissons gazeuses et 10 $ de stationnement… 80 $! Tout ça pour une vue qui sortira bientôt en DVD.

À ce prix-là, transposez l’opération en séance de cinéma-maison (à peu près 20 $ en tout et partout) et faites semblant d’être surpris en voyant les salles de cinéma de moins en moins fréquentées.

Constat obligé : en chargeant des prix indécents, l’industrie du divertissement prive non seulement le salarié moyen de ce qui lui est dû mais se tire littéralement dans le jarret en convainquant tout le monde que tout ceci leur est maintenant inaccessible.
Brillante leçon de marketing quand même…

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Deux mots pour résumer le début de saison des Alouettes : tout croche. Les plans de jeux sont tout croches, Calvillo est tout croche, la ligne qui devrait le protéger est tout croche, les nouveaux coachs semblent avoir compris le football canadien tout croche. Et nous, à les voir jouer comme ça, on se sent tout croches. On espère que l’instructeur-chef Dan Hawkins n’a pas signé un bail de 2 ans quand il s’est pris un appartement en ville…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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