Soutenez

L'échiquier politique bouleversé par la mort de Jack Layton

L’échiquier politique canadien est bouleversé par la disparition du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton. Avec «le bon Jack» à sa tête, le parti de gauche a réussi à obtenir son meilleur score à vie aux dernières élections fédérales en devenant, pour une première fois, l’opposition officielle.

«Jack Layton a donné un poids politique énorme au NPD, a affirmé l’ancienne ministre libérale et désormais analyste politique, Liza Frulla. On disait toujours que le NPD était la conscience sociale du Canada. Il a toujours été considéré comme le troisième parti, avec qui le Parti libéral a souvent fait des alliances. Mais avec la dernière élection, Jack Layton a réussi à propulser le parti.»

Le chef de bureau politique du magazine L’Actualité, Alec Castonguay, explique cette maturation du NPD par le «virage pragmatique» que Jack Layton lui a imposé lorsqu’il a pris les rênes du parti en 2003. «Avec lui, le NPD a commencé à proposer des politiques concrètes et ancrées dans la réalité, a-t-il dit. Pas seulement des politiques vagues et empreintes de beaux principes comme le NPD pouvait faire auparavant.»

Cet ancien conseiller municipal de Toronto laisse aussi derrière lui l’image d’un politicien authentique et accessible qui souriait à la vie. «Il aimait faire de la politique, a raconté M. Castonguay. Il aimait rencontrer les gens. C’était un naturel. Il n’y a pas eu de faiseur d’images qui ont façonné Jack Layton comme on le connaît pour aller chercher des votes. Il avait une façon sincère de faire de la politique».

L’héritage de Jack Layton fait en sorte que les Néodémocrates peineront à le remplacer. En plus, sans le «party animal» qui était un politicien d’expérience, le parti aura de la difficulté à s’imposer à la Chambre des communes. «Le NPD se retrouve avec des gens de bonne volonté avec aucune expérience, a mentionné l’ancienne ministre libérale. En plus, ils se retrouveront dans une course à la chefferie et cela crée toujours de la division, pour quelque parti que ce soit.»

Le NPD dispose toutefois de quatre années pour retomber sur ses pattes, a fait valoir Alec Castonguay, puisque le gouvernement conservateur est majoritaire. En attendant, Stephen Harper fera face à une opposition «qui n’a jamais été aussi faible», ce qui sera tout à son avantage, a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, Liza Frulla croit que les gouvernements provinciaux pourraient avoir un impact sur la donne politique à Ottawa. «Les provinces devront être unies entre elles dans leurs demandes et dans leur vision du Canada», a-t-elle expliqué. Qui plus est, des élections seront déclenchées dans certaines provinces (Ontario, Manitoba,  Saskatchewan, Terre-Neuve-Labrador et Île-du-Prince-Edouard), ce qui pourrait envoyer un signal clair aux conservateurs.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.