Élections: courses serrées à prévoir à Toronto
TORONTO — Les trois principaux partis politiques fédéraux n’ont ménagé aucun effort depuis le début de la campagne électorale pour gagner l’affection de l’électorat de la grande région de Toronto, qui comprend un nombre élevé de sièges très disputés et où chaque formation croit voir le chemin qui la mènera à la victoire.
Le côté séduisant de la grande région de Toronto se résume essentiellement à des chiffres: la ville compte à elle seule 25 sièges et plus du double si l’on inclut les banlieues.
En fait, la région est le théâtre d’une poignée de luttes bien différentes.
Il y a d’abord la zone du «416», qui englobe les circonscriptions du centre-ville et de la vieille ville, où le Nouveau Parti démocratique (NPD) affronte le Parti libéral.
Si l’on s’éloigne un peu du centre en direction des banlieues d’Etobicoke, de North York et de Scarborough, ce sont plutôt les conservateurs qui livrent bataille aux libéraux.
Ensuite, il y a la zone du «905» au sud de Toronto, un rassemblement de banlieues très diversifiées sur le plan culturel, qui comprend notamment Brampton et Mississauga. Cette région devrait aussi opposer les conservateurs aux libéraux, ces derniers souhaitant ardemment reconquérir leurs anciens châteaux forts tombés aux mains des troupes de Stephen Harper lors du scrutin de 2011.
Finalement, il y a les zones situées encore un peu plus loin de Toronto, comme Hamilton, Kitchener-Waterloo et Oshawa. À ces endroits, on retrouve un peu de tout. Mais de manière générale, le NPD y voit davantage d’occasions de remporter des sièges que dans les banlieues où il est possible d’apercevoir la tour du CN par temps clair.
Des sources au sein du Parti conservateur, du NPD et du Parti libéral ayant candidement répondu aux questions de La Presse Canadienne ont révélé que le combat serait plus particulièrement ardu dans le «905», où des circonscriptions qui semblaient acquises aux conservateurs en 2011 ont soudainement l’air de vouloir leur échapper.
John Mykytyshyn, un partisan et organisateur de longue date du Parti conservateur, a soutenu que les dynamiques locales détermineraient le résultat du vote pour la grande région de Toronto le 19 octobre.
«Les candidats locaux ont plus que jamais la chance de faire une grande différence et je pense que cela va être visible le soir des élections avec les victoires ou les défaites surprises», a-t-il déclaré.
De son côté, le NPD doit conserver les sièges qu’il possède déjà à Toronto et en récolter d’autres, incluant celui de la nouvelle circonscription Spadina-Fort York, où la néo-démocrate Olivia Chow se bat contre le libéral Adam Vaughan.
«Le NPD a seulement besoin de 35 sièges en plus de ceux sur lesquels il a mis la main en 2011, a reconnu la stratège néo-démocrate Marit Stiles. Donc oui, si l’on regarde les choses de cette manière, chaque siège, chaque circonscription qu’il peut gagner dans le « 416 » est extrêmement importante.»
Afin d’atteindre leur objectif, les néo-démocrates ont même publié une plateforme spécifiquement adressée aux Torontois.
Pour sa part, le candidat libéral Navdeep Bains, qui a aussi agi comme organisateur pour son parti dans le «905», a dit croire que les libéraux avaient réussi à s’assurer le vote des électeurs ayant soif de changement, notamment en raison de leurs engagements en ce qui a trait à l’immigration.
«Le fait que les conservateurs aient laissé tomber beaucoup, beaucoup de gens en créant de nombreux obstacles pour les immigrants, plus précisément sur le plan de la réunification des familles, les modifications importantes des politiques dans ce domaine que nous avons proposées ont été très bien reçues», a expliqué M. Bains.
Les libéraux ont également misé sur leurs promesses en matière d’infrastructures et de transport en commun, de même que sur leur Allocation canadienne aux enfants, pour courtiser les électeurs de la grande région de Toronto.