Soutenez

Trudeau: avant le vote, les foules au rendez-vous

Photo: La Presse Canadienne
Mélanie Marquis - La Presse Canadienne

WINNIPEG — De Halifax à Winnipeg en passant par Saint-Jean et Thunder Bay, Justin Trudeau a fait courir les foules, samedi, alors que sa caravane libérale est passée en vitesse supérieure à quelques heures du jour du vote.

Parti de la capitale de la Nouvelle-Écosse en matinée, l’avion du Parti libéral du Canada (PLC) a avalé les kilomètres, visitant quatre provinces avant de se poser à Edmonton, en Alberta, pour la nuit.

Lors du dernier rassemblement de la soirée, au Manitoba, une foule de plusieurs centaines de personnes faisaient la queue pour entrer dans la salle de Winnipeg où le chef libéral livrait son dernier discours de cette longue journée de campagne, l’avant-dernière avant le vote.

Comme la vaste majorité d’entre eux n’allaient manifestement pas pouvoir pénétrer dans le centre communautaire où se tenait l’événement, M. Trudeau a parcouru la longue file pour serrer des mains, prix de consolation qui a semblé être apprécié.

Dans la capitale manitobaine comme dans les autres villes où il a fait escale pendant la journée de samedi, le leader libéral a galvanisé ses troupes, mais non sans y aller d’une mise en garde.

«Cette élection n’est pas terminée. Elle sera très serrée. (Stephen) Harper a prouvé maintes fois qu’il est prêt à tout faire pour maintenir son pouvoir», a-t-il prévenu. Le premier ministre sortant a encore «des tours dans son sac», a ajouté M. Trudeau.

«Le comportement de ce gouvernement conservateur pendant les élections est de notoriété publique», a-t-il expliqué en matinée lors d’un point de presse à Halifax, en Nouvelle-Écosse, lorsqu’il a été invité à préciser sa pensée.

Des conservateurs ont été épinglés et condamnés pour des fraudes électorales au cours des dernières années, le plus récent en lice étant Dean Del Mastro, ex-député et ancien secrétaire parlementaire de Stephen Harper, condamné à un mois de prison en juin dernier pour avoir triché aux élections de 2008.

Le parti de Stephen Harper pourrait aussi bénéficier du fait qu’il est rendu «plus difficile pour les jeunes, pour les personnes issues de milieux défavorisés ou pour les Autochtones de voter avec les modifications qu’ils (les conservateurs) ont apporté à la Loi électorale», a poursuivi le chef du Parti libéral du Canada (PLC).

Il a donc énergiquement enjoint ses sympathisants à contribuer à faire sortir le vote: «Allez cogner aux portes (…) Parlez avec vos voisins, votre famille et vos amis. Offrez-leur de les reconduire en voiture au bureau de vote. Gardez leurs enfants pour qu’ils puissent aller voter!».

Du côté de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, le député sortant Dominic LeBlanc a dit partager les préoccupations de son chef et ami proche.

«La liste est longue de conservateurs qui ont abouti dans des difficultés juridiques suite aux dernières élections», a-t-il soulevé en marge du deuxième rassemblement libéral de la journée, auquel assistait également le premier ministre de la province, Brian Gallant.

«Je pense qu’il ne faut pas être naïf et penser qu’il y a pas des éléments qui vont peut-être souhaiter utiliser le même genre de tactique», a ajouté M. LeBlanc, qui était le seul député du PLC pour le Nouveau-Brunswick aux Communes à la dissolution du Parlement.

À deux jours du vote, un sondage Léger montre que les libéraux trônent en première position tant au Canada (38 pour cent) qu’au Québec (31 pour cent). Les jeux ne sont évidemment pas fait — pas moins de 36 pour cent des électeurs pourraient changer d’opinion d’ici lundi, d’après le coup de sonde.

Justin Trudeau continue à dire qu’il ne tient rien pour acquis. Et aux électeurs pour qui le congédiement du coprésident de sa campagne, Dan Gagnier, rappelle le mauvais souvenir du scandale des commandites, il assure que son parti a tiré les leçons après dix ans de purgatoire.

«Nous avons confiance que les Canadiens veulent un meilleur style de gouvernement et nous travaillons très très fort pour démontrer qu’on a écouté les Québécois et les Canadiens; on a entendu les gens qui voulaient une nouvelle approche», a-t-il plaidé.

Le coprésident de la campagne libérale a été largué par le parti après qu’un courriel dans lequel il donnait des conseils sur la façon d’approcher un nouveau gouvernement à Ottawa au promoteur du projet d’oléoduc Énergie Est, TransCanada, eut fait surface.

Le geste posé par Dan Gagnier a fait craindre à certains qu’il existe une proximité inquiétante entre le PLC et TransCanada, qui espère obtenir le feu vert pour son oléoduc, qui transporterait le pétrole brut de l’Alberta au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec.

Pendant le discours de Justin Trudeau à Halifax, une manifestante a d’ailleurs brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire, en anglais, «Les libéraux dans le même lit que TransCanada». Les slogans qu’elle clamait ont été enterrés par les «Trudeau! Trudeau!» des partisans du PLC.

Invité à dire si cet écueil avait pu freiner l’élan de son parti, le leader libéral s’est contenté de répondre qu’il continuerait à travailler d’arrache-pied d’ici le jour du vote, le 19 octobre, pour convaincre le plus de Canadiens possible de lui accorder leur confiance.

Il a cependant assuré cette semaine, dans la foulée du départ de M. Gagnier, que ce dernier n’avait aucunement contribué au façonnement de la politique énergétique de son parti.

Note aux lecteurs: Version corrigée. Il faut bien lire (au 2e para) que la campagne libérale a visité quatre provinces, et non cinq comme mentionné précédemment.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.