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Québécois sans frontières: des bouteilles québécoises en Chine

Photo: collaboration spéciale

TAG Québécois sans frontièresAu cours des prochaines semaines, Métro fait le portrait de Québécois qui s’illustrent à l’étranger, mais qui sont pratiquement inconnus chez nous. La semaine dernière, Métro s’entretenait avec Erika Lemay, une artiste unique qui mêle acrobatie, contorsion, musique et danse.
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À 26 ans, Charles Lavoie est à la tête d’une entreprise qui importe de la vodka italienne à Beijing.

Au bout du fil, on sent la fébrilité dans la voix de Charles Lavoie. «Il y a cinq ans, si quelqu’un m’avait dit que je serais présentement en Chine en train de bâtir une compagnie de vodka, j’aurais trouvé ça absurde», lance l’entrepreneur.

L’histoire de ce Lévisien est basée sur le rêve, la chance, la créativité, l’apprentissage et les infinies possibilités du marché chinois. Elle n’en est qu’à ses débuts.

Charles se rend en Chine pour la première fois dans le cadre d’un échange interuniversitaire, alors qu’il étudie en finances à l’Université Laval. Il s’y fait plusieurs amis, certains chinois, d’autres originaires de divers pays. Trois ans plus tard, alors qu’il est de retour dans la région de Québec, un bon ami anglais lui propose un projet audacieux.

Charles Lavoie«Il était en contact avec une distillerie italienne qui n’avait pas encore mis son produit en marché. Vu que les marchés américains et européens sont saturés en ce qui a trait aux spiritueux, il me proposait de développer pour eux les marchés asiatique et africain», raconte Charles.

Les jeunes hommes se mettent alors à la recherche d’investisseurs. «Comme étudiants, on n’avait pas suffisamment de fonds pour financer le projet. Ça a pris environ six mois avant d’embarquer suffisamment de monde, sur­tout des gens entre 25 et 35 ans, et quelques institutions», se rappelle-t-il.

Un an et demi plus tard, en mai 2014, ils lancent officiellement Infina Vodka. La première année, ils vendent 10 000 bouteilles, au design effectué par des Québécois, ce qui représente un chiffre d’affaires de 100 000 $US. Leurs clients sont des hôtels, des clubs huppés de Beijing, des restaurants.

«Beijing est une ville où la routine est cons­tamment défiée. Il y a des hauts et des bas, mais si on n’aime pas le statu quo, on apprend et on relève des défis.» – Charles Lavoie

Le chemin n’a pas été sans obstacle. Les hommes d’affaires ont dû nouer les bons contacts, s’adapter à la culture d’affaires chinoise et être patients avec la bu­reaucratie pour obtenir les bons papiers.

Charles consacre maintenant son temps à la vente – il faut préciser qu’il parle chinois – et à la promotion de sa marque. Il estime que sa vodka bénéficie d’un préjugé favorable des Chinois à l’égard des produits italiens. «C’est très important de commencer par bâtir notre image. On organise des soirées de dégustation et de création de cocktails, on s’associe à des défilés de mode et à des marques établies comme Gucci ou Lamborghini pour créer des événements. Je participe à des foires commerciales dans d’autres régions de la Chine», a-t-il souligné.

Le reste du temps, Charles profite de la vie stimulante de Beijing. «Il y a un grand réseau de gens qui viennent ici pour réaliser leurs rêves, des gens qui ont des projets vraiment intéressants. Il y a beaucoup d’optimisme dans l’air, explique-t-il. La semaine dernière, j’aidais une fleuriste à monter son entreprise.»

Infina Vodka a pour objectif de doubler ses ventes cette année. Charles a donc encore du pain sur la planche. Il a récemment finalisé une vente au Ghana et planifie d’autres voyages d’affaires en Afrique et en Asie du Sud-Est. «Je retourne deux fois par année au Canada et je voyage de six à dix fois dans d’autres pays», relate-t-il.

Le Québécois caresse aussi le rêve d’exploiter en Chine son amour pour le hockey. «Avec les Jeux olympiques de 2022 à Beijing, il y a des efforts qui seront consacrés aux sports hivernaux, fait-il remarquer. J’examine donc les opportunités. J’aimerais par exemple développer des programmes de tourisme vers le Canada et d’éducation au hockey.»

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