Soutenez

T.-N.-O: un lac tombe d’une falaise

YELLOWKNIFE – Les Territoires du Nord-Ouest ont été témoin de l’une des manifestations les plus flagrantes du réchauffement climatique en Arctique: un petit lac dans le nord est tombé d’une falaise alors que le mur de terre qui le retenait a dégelé.

Une vidéo publiée mercredi par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest montre comment le cours d’eau, affecté par la fonte du pergélisol, s’est affaissé dans une vallée en dessous, provoquant une immense chute temporaire, amenant avec elle un nuage de boue et de débris.

Steve Kokelj, de la commission géologique des territoires, a expliqué que tout s’était passé très rapidement.

Le lac, qui ne porte pas de nom, est situé dans le coin nord des territoires, près de la communauté de Fort McPherson. Il est l’une des victimes des changements climatiques et géologiques dans la région.

Le pergélisol de cette région des Territoires du Nord-Ouest contient un haut pourcentage de glace dans les murs de terre qui soutiennent les structures, qui peuvent avoir une épaisseur atteignant 30 mètres. Cette glace est présente depuis au moins la période glaciaire.

Il y a des complications lorsque le haut de ces murs de tête est exposé aux vents ou à la pluie. La glace fond, ce qui cause un affaissement de la terre et des roches. Ce phénomène laisse à l’air libre de la glace présente à l’intérieur, qui fond à son tour, aggravant l’affaissement, et ce cycle se répète.

Le 15 juillet dernier, l’étroite portion de terre qui bloquait le lac de 15 hectares de la vallée a finalement cédé. En l’espace de deux heures, 30 000 mètres cubes d’eau — l’équivalent de douze piscines olympiques — se sont déversés en bas de la falaise.

Ces phénomènes deviennent de plus en plus intenses alors que les chutes de pluie sont plus fréquentes et que les températures se réchauffent. Les étés de 2010 et 2012 ont fracassé des records de pluie et les températures moyennes ont grimpé de plusieurs degrés depuis les années 1970.

Il y a eu des affaissements hauts de un kilomètre et aussi étendus que 40 hectares qui ont rejeté des millions de mètres cubes d’eau et de débris.

M. Kokelj estime que la superficie des terres affectées a plus que doublé depuis la fin des années 1980.

L’affaissement du mois de juillet se préparait depuis une dizaine d’années.

Toute l’eau ne s’est toutefois pas déversée. M. Kokelj a expliqué que des sédiments en dessous du lac avaient freiné l’érosion et stabilisé le bord.

Le gouvernement des territoires recommande cependant à la population d’éviter cette zone parce que le reste du lac pourrait s’affaisser. La fonte se poursuit autour, ce qui pourrait élever le lac sur une sorte de plateau, a souligné M. Kokelj.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.