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Le retour aux écuries

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson / La Presse Canadienne

Exactement une semaine après avoir célébré le 374e anniversaire de sa fondation, Montréal vit aujourd’hui la première journée de son histoire sans chevaux, ni calèches dans ses rues. Dire que le moment se vit sans émotion serait mentir, on en a abondamment parlé depuis une semaine.

Aussi bien le dire d’emblée : ma sympathie est infinie pour les travailleurs de la bride qui se sont fait annoncer – à sept jours d’avis – que leur job allait être mise au clou. J’peux pas croire que l’administration municipale n’aurait pas pu procéder autrement en leur annonçant ça bien avant.

En même temps, je dois vous confier que j’ai toujours eu horreur de voir des chevaux tirer des calèches dans les rues du Vieux-Montréal. Comme dans celles du Vieux-Québec. Pareil à New York, même si leur parcours est limité aux environs bucoliques de Central Park. En plein mois de juillet, quand le soleil tape et qu’il fait chaud à crever, me semble que ces pauvres bêtes seraient plus à leur place sous le feuillage des arbres que sur un coin de rue à attendre que le feu de circulation vire au vert. Enfin, c’est ce que je suppose, je n’ai jamais entendu un cheval se prononcer clairement sur cette problématique.

On me dira que c’est dans la nature de l’animal de tirer inlassablement des charges dans toutes les conditions climatiques; il n’en demeure pas moins que cette pratique appartient à un autre temps. C’était à pied ou à cheval, sans autre option. C’était aussi l’époque où des enfants travaillaient dans les usines et où on organisait des pendaisons publiques le dimanche après-midi pour divertir la populace. Comme dirait l’autre : les temps ont changé, faudrait peut-être en faire autant.

Qu’on ne vienne surtout pas me servir l’argument de la charmante visite guidée qui plaît tant aux visiteurs de passage; tout le monde sait fort bien que ces promenades sont des trappes à touristes hors de prix. Suis convaincu qu’on saura trouver une autre manière de leur vider les poches; à cet égard, notre imagination demeure sans limites.

L’an prochain, pour le gros party du 375e, Montréal se fera belle et voudra montrer combien elle est rendue loin dans son évolution. En retirant les chevaux de ses rues, ça serait un bon début.

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Une semaine après avoir tant donné dans la liberté d’expression et le droit de dire n’importe quoi – n’importe où – n’importe quand, ne comptez surtout pas sur moi pour suggérer à quiconque de se taire. Sauf que j’aimerais bien, si ça se peut, que la prochaine envolée de la ministre déléguée aux Déclarations stupides, Mme Rita de Santis, ne se rende pas à mes oreilles…

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Gros bravo à Xavier Dolan pour son Grand Prix au Festival de Cannes. Voilà un artiste exceptionnel qui n’a aucun problème à fréquenter les extrêmes : tant dans ses coups de gueule que dans ses remerciements absolument émouvants qui sont toujours livrés à fleur de peau. Bien hâte au 21 septembre pour voir son film Juste la fin du monde. Et bien hâte de voir tous ceux qui suivront.

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